Le jury de douze membres et six suppléants a été constitué vendredi au procès historique de Donald Trump à New York, qui pourra donc entrer dans le fond de l'affaire dès lundi.
Cette phase finale de la sélection du jury a été perturbée par une scène effroyable, lorsqu'un homme a tenté de s'immoler par le feu devant le tribunal de Manhattan où se tient le procès, devant les objectifs et les caméras des médias du monde entier.
L'auteur de cet acte, sans lien apparent avec le dossier, a été identifié ensuite par la police comme Maxwell Azzarello, promoteur de thèses sur un vaste complot financier. L'homme serait décédé à l'hôpital, selon CNN.
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«Un procès truqué»
Premier ex-président américain à comparaître dans un procès pénal, Donald Trump est jugé pour avoir dissimulé des paiements destinés à acheter le silence d'une ancienne star de films X, Stormy Daniels, à quelques jours du scrutin de 2016 qu'il avait remporté sur le fil face à la candidate démocrate Hillary Clinton. Le candidat républicain a de nouveau protesté, en arrivant vendredi matin au tribunal, contre «un procès truqué» qui l'empêche de faire campagne.
Il a également reproché au juge Merchan, le «pire qui soit», de lui avoir interdit tout commentaire public visant les témoins ou les jurés, une atteinte selon Donald Trump à «son droit constitutionnel de s'exprimer» librement, alors qu'il est connu pour ses attaques verbales au vitriol. A la fin de l'audience, il a dénoncé «une chasse aux sorcières géante».
Un jury représentatif
Le processus d'écrémage des plus de 200 jurés potentiels qui ont défilé depuis lundi, dont plus de la moitié exemptée après s'être déclarés incapables de juger équitablement l'ex-président, et d'autres récusés par la défense ou l'accusation, est désormais achevé.
Jeudi, douze jurés titulaires, sept hommes et cinq femmes résidant à Manhattan, avaient déjà prêté serment après avoir vu leur vie scrutée et répondu à de nombreuses questions. Et vendredi, leurs six suppléants ont été désignés.
Travaillant dans la finance, le droit, le commerce, l'éducation ou la santé, les jurés, dont le juge a promis qu'ils resteraient anonymes, représentent une photographie de la société new-yorkaise. Signe de la taille de l'enjeu qui les attend, deux femmes finalement non retenues ont fondu en larmes au moment où elles répondaient aux questions du tribunal. «Je suis désolée. Je pensais que je pourrais le faire (...). C'est tellement plus stressant que ce que je pensais», a lâché l'une d'elles.
Quels risques pour Trump?
Plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, Donald Trump encourt en théorie une peine de prison. Cela ne l'empêcherait pas d'affronter en novembre Joe Biden, pour une revanche de l'élection de 2020, mais projetterait la campagne dans l'inconnu.
S'il était déclaré non coupable, ce serait en revanche un succès majeur pour le candidat républicain. D'autant plus qu'il est parvenu à force de recours à différer ses trois autres procès au pénal, deux à Washington et en Géorgie (sud-est) pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020, et un en Floride (sud-est) pour gestion supposément désinvolte de documents classifiés.
Dans l'affaire jugée devant la justice de l'Etat de New York, Donald Trump est inculpé de falsifications de documents comptables de son entreprise, la Trump Organization, qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de «frais juridiques», le paiement de 130'000 dollars à Stormy Daniels par son avocat personnel de l'époque, Michael Cohen.
En échange, l'ex-star de films X avait accepté de taire une relation sexuelle avec le milliardaire en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée.
(AFP)