L’industrie de l’aviation est à bout de souffle! Les passagers avides de voyages et le manque de personnel mettent les compagnies aériennes et les agents d’escale dans des situations ingérables. Résultat: des annulations, des retards, des bagages perdus. Le 13 juillet encore, Lufthansa a supprimé 2000 vols supplémentaires. Des liaisons sont également concernées chez Swiss.
L’espoir que le chaos s’atténue après le pic d’activité estival risque de s’amoindrir. L’Association internationale du transport aérien (IATA), regroupant plus de 290 compagnies aériennes, prévient que la situation pourrait probablement se prolonger cet hiver. C’est ce que rapporte le journal «St. Galler Tagblatt» à propos d’un communiqué de l’association représentée à l’aéroport de Genève.
La règle des 80-20 slots de nouveau en vigueur
La raison? La règle des 80-20 slots de nouveau en vigueur dans le monde entier. En bref, cette règle contraint les compagnies à voler pour conserver leurs «slots», c’est-à-dire les horaires les plus rentables pour décoller et atterrir. Pour conserver ces droits, les compagnies doivent obligatoirement réaliser au moins 80% de ces vols.
C’est pourquoi de nombreuses compagnies effectuent des vols à vide. Une démarche qui a largement été pointée du doigt en raison de l’impact écologique considérable de ces trajets fantômes.
Cette règle est un vestige de l’âge d’or des compagnies aériennes avant la pandémie. Dans la tempête du premier confinement, l’Europe avait décidé de ne plus appliquer cette règle. Désormais, les compagnies aériennes ont tout intérêt à s’accrocher aux créneaux horaires les plus prisés.
IATA critique les exploitants d’aéroports
Avec le début de la saison d’hiver, l’Europe annonce que la règle sera réactivée. Cette annonce suscite le mécontentement de l’IATA. En effet, plusieurs aéroports sont déjà surchargés. Une reprise du trafic aérien comme avant la pandémie n’est tout simplement pas possible.
Même la clause d’exception proposée, qui peut être utilisée en cas de situation d’urgence épidémiologique ou de catastrophe naturelle, n’apaise pas l’association.
Certains aéroports ne sont déjà pas en mesure de traiter le flux de voyageurs avec un taux d’occupation de 64%. Pour l’IATA, il faut changer la limite de 80% et l’adapter à la situation. Sinon, les compagnies aériennes et les aéroports risquent de passer un long hiver après un été éprouvant.
(Adaptation par Mathilde Jaccard)