Depuis que la pandémie de Covid-19 s’est calmée, il est plus difficile de prévoir l’évolution du trafic. C’est ce qu’a déclaré mercredi Barbara Roelli, membre du service des transports Viasuisse, à l’agence de presse Keystone-ATS. «Mais nous nous attendons dans tous les cas à un trafic intense cet été», a-t-elle ajouté.
Plusieurs facteurs expliquent cette prévision. Premièrement, les nombreuses manifestations qui vont se tenir en Suisse cet été vont entraîner des perturbations du trafic. On peut citer les deux étapes du Tour de France cycliste qui se dérouleront samedi et dimanche en Suisse romande, la Street-Parade à Zurich ou encore la Fête fédérale de lutte suisse et des jeux alpestres à Pratteln (BL).
Deuxièmement, juillet ne marque pas le début des vacances d’été seulement en Suisse, mais aussi en Allemagne et aux Pays-Bas. Selon un communiqué de Viasuisse, des bouchons sont «pratiquement certains» sur l’axe nord-sud devant les deux portails du tunnel du Gothard jusqu’à fin août. Les derniers week-ends de juillets, les files de voitures pourraient même durer toute la nuit à Göschenen (UR).
Cette augmentation du trafic routier peut aussi s'expliquer par les «problèmes actuels que rencontre le trafic aérien», toujours selon Viasuisse.
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Manque de personnel
En effet, «de plus en plus d’indices montrent qu’il ne sera presque pas possible de faire face à l’affluence qui s’annonce», a déclaré Philipp Hadorn, président de la division aérienne du Syndicat du personnel des transports SEV, interrogé à ce sujet. Les employés sont sur le fil du rasoir, beaucoup n’en peuvent plus et la situation est devenue explosive.
La période des vacances d’été est connue pour être difficile pour les employés du domaine aérien. Mais cette année, les gens ne sont plus prêts à prendre des tours de service supplémentaires. De plus, il n’est guère plus possible de recruter, à cause de la détérioration des conditions-cadres. Enfin, le marché du travail s’est asséché.
La compagnie aérienne Swiss manque également de personnel après les licenciements et les fluctuations. C’est pourquoi elle a dû – tout comme diverses autres compagnies aériennes en Europe – annuler des centaines de vols.
A cela s’ajoute la CCT de crise toujours en vigueur chez Swiss, qui n’est pas compréhensible pour le personnel. «Nous nous attendons donc à un été difficile», a déclaré Philipp Hadorn. Il n’y a pas eu d’appels à la grève, mais des actions spontanées ne sont pas à exclure.
Des attentes plus longues
Les retards et goulets d’étranglement dans les aéroports étrangers pourraient ainsi aussi se faire sentir en Suisse, écrit l’aéroport de Zurich. Il s’attend pour plusieurs jours à un nombre de passagers comparable à celui d’avant la pandémie, soit 80’000 à 90’000 passagers. Il pourrait donc y avoir des temps d’attente dans certains cas. Mais en principe, le personnel est en nombre suffisant.
L’aéroport de Genève a, pour sa part, déjà connu un week-end chargé samedi et dimanche, mais qui s’est déroulé «sans incident notoire», selon son porte-parole Ignace Jeannerat. Pour les week-ends à venir, Genève Aéroport prévoit «d’accueillir entre 49’000 et 51’000 passagers selon les jours.
De son côté, l’Euro-Airport s’attend également à des temps d’attente plus longs aux heures de pointe. Mais à Bâle-Mulhouse aussi, on estime que la situation du personnel est «adéquate». De quoi envisager l’été «avec un optimisme prudent», a répondu l’Euro-Airport à Keystone-ATS.
Des grèves en France
Les CFF s’attendent eux à de nombreux voyages supplémentaires au-delà des frontières, principalement le week-end, comme ils l’ont indiqué dans un communiqué. Lors de ces journées, plusieurs dizaines de milliers de vacanciers pourraient ainsi s’ajouter aux passagers réguliers.
En cas de mauvais temps dans le Nord, c’est le trafic intérieur qui pourrait également augmenter. Mais selon les informations fournies, les capacités d’accueil devraient être suffisantes.
Les voyageurs qui se rendent en France devront néanmoins faire attention aux grèves de la SNCF qui perturbent le trafic ferroviaire français. Mercredi, la situation était la suivante: côté TGV, 3 trains sur 5 circulaient sur l’axe Paris-Est, 3 trains sur 4 sur les axes Paris-Nord et Atlantique et 4 trains sur 5 sur l’axe Paris-Sud-Est, selon SNCF Voyageurs.
(ATS)