Files d'attentes, retards, vols supprimés... Le manque de personnel dans le secteur aérien met actuellement les aéroports de Suisse et du monde entier à rude épreuve. Les touristes assez chanceux pour se payer un billet d'avion sont directement touchés par ces perturbations.
Cette situation est-elle vouée à s'installer en Suisse? L'administration de l'aéroport de Zurich prévient que le retard et les goulets d'étranglement dans les aéroports étrangers pourraient avoir un impact sur les aéroports de notre pays. Un nombre de passagers équivalent à celui d'avant la pandémie, de l'ordre de 80'000 à 90'000, est attendu ces prochains jours dans l'aéroport de la capitale économique suisse. Le temps d'attente risque parfois d'exploser, même si le personnel est annoncé comme suffisant.
«Gérer l'affluence est presque impossible»
L'aéroport de Genève Cointrin annonce de son côté le transit de 51'000 personnes au maximum certains week-ends cet été. De son côté, l'EuroAirport de Bâle-Mulhouse envisage l'été «avec un optimisme prudent». Il s'attend certes à des temps d'attente plus longs aux heures de pointe, a-t-il fait savoir. Également interrogé sur la situation du personnel, l'aéroport bâlois la juge «adéquate».
Le personnel de l'aéroport, lui, ne partage pas cet avis: de plus en plus d'éléments laissent penser qu'il ne sera presque pas possible de faire face à la forte affluence qui s'annonce, prédit Philipp Hadorn, président de la division aérienne du Syndicat du personnel des transports SEV. Les employés seraient, pour beaucoup, épuisés.
Un risque de grève exacerbé?
Du point de vue des employés, l'été est une période difficile. En parallèle, recruter est devenu un défi pour le secteur car les conditions-cadres se sont encore détériorées, comme c'est le cas, par exemple dans l'entreprise d'assistance au sol Swissport.
La compagnie aérienne Swiss manque également de personnel après les vagues de licenciements et de restrictions appliquées à ses employés. Comme d'autres compagnies aériennes en Europe, Swiss a dû annuler des centaines de vols.
À cela s'ajoute la CCT de crise toujours en vigueur chez Swiss. Cette dernière suscite l'incompréhension chez le personnel. «Nous nous attendons donc à un été difficile», prédit Philipp Hadorn. Les employés n'ont certes pas encore appelé à la grève, mais le syndicaliste n'exclut plus des actions spontanées.