Est-ce déjà la fin d'une ère? A l'origine, les technologies hybrides et rechargeables n'étaient destinées qu'à assurer une transition jusqu'à ce que les véhicules à propulsion purement électrique soient adaptés au plus grand nombre. Avec ses deux concepts de moteurs très différents, son poids élevé et son coût important, la technologie ne semble pas être la solution idéale pour le véhicule du futur.
Comme la vague des voitures exclusivement électriques a pris de l'ampleur plus rapidement que prévu, l'intérêt pour l'ancien best-seller hybride qu'est la Toyota Prius, par exemple, diminue considérablement. La marque japonaise a tout de même pu vendre jusqu'à présent 17 millions de véhicules équipés de la technologie à travers le monde et ne compte l'abandonner tout de suite.
«Jusqu'à ce que les obstacles à une augmentation des véhicules à pile à combustible soient surmontés, nous apportons une contribution importante sur les modèles hybrides grâce à notre travail», explique Shigeki Terashi, Chief Officer de Toyota, pour justifier la stratégie de la marque.
Des subventions pour stimuler les ventes
Chez les constructeurs européens, les versions hybrides ne jouent de toute façon qu'un rôle secondaire depuis des années. En Europe, les plug-ins ne figurent dans la gamme de modèles que parce qu'ils ont été fortement subventionnés par les gouvernements de nombreux pays et qu'ils promettaient sur le papier une consommation avantageuse.
La question de savoir si l'automobiliste branche réellement et régulièrement son plug-in à une borne de recharge ou s'il laisse plutôt le câble inutilisé dans le coffre de sa voiture a été complètement ignorée. Les primes à l'achat pour les véhicules hybrides seront presque partout supprimées à partir de 2023, ce qui rendra ces voitures encore moins attractives pour les constructeurs.
Même les nouveaux modèles hybrides comme l'Opel Astra GSe, la Renault Austral Hybrid ou la Range Rover P510e ne devraient avoir qu'une durée de vie limitée dans le portefeuille de produits des constructeurs concernés. Reste à savoir comment les marques de luxe vont continuer à utiliser la technologie hybride.
Chances de survie dans le segment du luxe
Ainsi, BMW a non seulement présenté récemment son nouveau SUV de luxe XM en tant que modèle hybride d'une puissance allant jusqu'à 750 chevaux, mais la marque a aussi proposé la nouvelle Série 7, en plus de la variante i7 purement électrique, en version hybride avec ou sans prise. Son rival Mercedes continuera également à proposer au printemps prochain la nouvelle Classe E avec une variante hybride rechargeable.
Il est donc possible que dans le segment du luxe, où l'on ne réfléchit pas au centime près, la technologie hybride survive encore un peu plus longtemps. Mais à moyen ou long terme, la combinaison d'un moteur à combustion et d'un moteur électrique deviendra un modèle obsolète en Europe. En Amérique du Nord aussi, les hybrides, avec ou sans prise, ne semblent plus avoir beaucoup d'avenir.
