Le roi Charles III a été vu mardi quitter en voiture sa résidence londonienne de Clarence House, dans sa première apparition publique après l'annonce la veille de son cancer, qui a suscité un immense choc au Royaume-Uni.
Souriant et saluant la foule depuis le siège arrière du véhicule, le roi, accompagné de la reine Camilla, venait de recevoir la – brève – visite de son fils cadet, le prince Harry, tout juste arrivé des Etats-Unis, où il vit depuis 2020.
Sur le roi Charles
Harry est sur place
Harry, en froid depuis des années avec la famille royale, s'était posé plus tôt à l'aéroport d'Heathrow, selon des médias britanniques. Charles III et Camilla se sont d'abord rendus au palais de Buckingham, à proximité, d'où ils devaient rejoindre ensuite en hélicoptère la résidence de campagne de Sandringham dans l'est de l'Angleterre, selon l'agence de presse PA.
Après 17 mois sur le trône, Charles III qui a reçu son premier traitement lundi, va s'absenter de la vie publique pour une durée indéterminée.
Pas de précision sur son cancer
Les voeux de rétablissement ont afflué du monde entier après cette annonce qui a provoqué un choc au Royaume-Uni. Le Premier ministre, Rishi Sunak, s'est voulu rassurant sur l'état de santé du roi de 75 ans, déclarant sur la BBC que son cancer avait été «détecté tôt».
«Je suis bien sûr en contact régulier avec (le roi) et je continuerai à communiquer avec lui comme d'habitude», a ajouté le dirigeant conservateur, qui s'entretient chaque semaine avec le roi.
La «forme de cancer» dont Charles III est atteint n'a pas été précisée. On sait que la maladie a été détectée lors d'une intervention pour une hypertrophie bénigne de la prostate fin janvier, mais qu'il ne s'agit pas d'un cancer de la prostate.
«Très optimiste»
Le souverain a assuré être «très optimiste» quant à son traitement et qu'il continuerait à s'acquitter «des affaires de l'Etat et des tâches administratives», liées à son rôle de chef d'Etat de 15 pays, dont le Royaume-Uni.
Mais alors qu'il était déjà au repos pour son opération de la prostate, son absence de la vie publique s'annonce plus longue que prévue, écartant des projecteurs un roi qui a attendu 70 ans pour monter sur le trône, et s'était montré particulièrement actif depuis, multipliant visites de terrain et voyages à l'étranger.
«On est choqués parce que le roi avait vraiment commencé fort, il est allé en France, en Allemagne, et on espérait que ce serait ainsi pour longtemps», explique à l'AFP Sue Hazell, en visite du nord de l'Angleterre avec son mari, devant le palais de Buckingham. Gill Amstrong, 71 ans, espère un rétablissement rapide: «Il a fait du bon travail depuis qu'il est devenu roi, il sera dur à remplacer.» La maladie replonge la monarchie dans l'incertitude un an et demi après le choc du décès d'Elizabeth II à 96 ans et plus de 70 ans de règne.
Réconciliation en vue?
D'autant que l'une des figures les plus aimées de la famille royale, la princesse Kate, épouse du prince William, est en longue convalescence après une mystérieuse opération de l'abdomen en janvier, pour laquelle elle est restée hospitalisée près de deux semaines. Elle n'est plus apparue depuis Noël et son retour n'est pas prévu avant Pâques, fin mars.
Il revient donc surtout à la reine Camilla, 76 ans, et à William, prince héritier de 41 ans, de représenter la monarchie. Peu avant l'annonce du cancer du roi, le prince a annoncé qu'il reprendrait mercredi ses activités publiques, suspendues plusieurs semaines pour rester auprès de Kate et de leurs trois enfants.
L'arrivée à Londres du prince Harry a suscité de nouveaux espoirs de réconciliation entre le duc de Sussex, qui a claqué la porte en 2020, et le reste de la famille, notamment son frère. Selon les médias britanniques, il est venu seul à Londres, sans son épouse Meghan ni leurs deux enfants, Archie et Lilibet, comme lors du couronnement en mai dernier.
Comme pour son opération pour un problème bénin de la prostate, Charles III a choisi de ne pas cacher sa maladie, tranchant avec le secret entourant la santé des souverains précédents. Le palais est toutefois resté avare de détails. En l'état actuel, une abdication semble improbable, Charles III ayant comme sa mère promis «une vie de service».
(ATS)