En pleine campagne électorale, Donald Trump se vante de pouvoir mettre rapidement fin à la guerre en Ukraine en tant que président des Etats-Unis. Il n'a toutefois pas encore présenté de plans précis.
Les deux conseillers de l'ancien cabinet de Donald Trump, Keith Kellogg et Fred Fleitz, ont élaboré un plan de paix, comme le rapporte l'agence de presse Reuters. Ce plan est à double tranchant: une trêve ou une escalade sont toutes les deux possibles.
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Le plan de paix
Le plan de Keith Kellogg et Fred Fleitz prévoit que les Etats-Unis, en tant que plus grande puissance militaire, donneront le ton lors des négociations de paix. Ceux qui ne sont pas prêts à négocier doivent s'attendre à des conséquences: l'aide aux Ukrainiens sera supprimée et la Russie sera visée par des attaques. Le plan prévoit de «donner tout ce dont ils (les Ukrainiens) ont besoin pour tuer les Russes sur place».
La question territoriale n'est toujours pas résolue. Certes, l'Ukraine ne doit formellement céder aucun territoire, mais il est peu probable qu'elle reprenne le contrôle de l'ensemble du territoire dans un avenir proche. Afin d'apaiser Moscou, l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN est reportée sine die. Toutefois, en guise de garantie de sécurité, l'Ukraine sera réarmée et armée «jusqu'aux dents».
La réaction de Trump
Selon Fred Fleitz, Donald Trump a réagi positivement à cette proposition. Le porte-parole de l'ancien président américain, Steven Cheung, a précisé: «Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises que l'une des priorités absolues de son second mandat serait de négocier rapidement la fin de la guerre.»
Philipp Adorf, spécialiste des républicains américains à l'université de Bonn, ne pense pas que Donald Trump laissera tomber l'Ukraine. «Une défaite totale de l'Ukraine, qui pourrait également être interprétée comme une défaite des États-Unis, serait évitée par Donald Trump pour ne pas être lui-même considéré comme un perdant.»
C'est pourquoi Donald Trump pourrait intervenir lui-même dans la guerre. «Pour une escalade potentielle, qui fait d'ailleurs partie du plan, Donald Trump pourrait tout à fait être plus ouvert que Joe Biden», avance Philipp Adorf.
La réaction des belligérants
Le Kremlin a déclaré que tout plan de paix proposé par l'éventuel gouvernement de Donald Trump devait «refléter la réalité sur le terrain», mais que le président russe Vladimir Poutine restait ouvert aux discussions.
Peu avant le sommet de paix au Bürgenstock à la mi-juin, le chef du Kremlin avait déclaré que la guerre pourrait prendre fin si l'Ukraine renonçait à ses ambitions d'adhésion à l'OTAN et cédait quatre provinces de l'est et du sud revendiquées par la Russie.
Kiev n'a pas commenté cette proposition. Mais il est clair que le président Volodymyr Zelensky exige un retrait complet des troupes russes et une garantie de sécurité.
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L'influence des auteurs
Keith Kellogg et Fred Fleitz étaient membres du Conseil de sécurité nationale sous la présidence de Donald Trump. Keith Kellogg a notamment travaillé comme conseiller à la sécurité nationale pour le vice-président Mike Pence. Dans ce cadre, il a conseillé à Mike Pence de rejeter catégoriquement la volonté de Donald Trump de ne pas reconnaître le résultat des élections.
«Comme Donald Trump est volontiers rancunier, cela ne renforce pas forcément la position de Keith Kellogg», analyse Philipp Adorf. Actuellement, les deux hommes évoluent dans l'entourage de l'ancien président, mais ne font pas partie de son cercle interne.
Les chances de paix
Donald Trump peut-il vraiment faire la paix? Philipp Adorf part du principe que Donald Trump s'efforcerait effectivement de mettre rapidement fin à la guerre, même au prix de pertes territoriales pour l'Ukraine. «Il pourrait tout à fait accélérer la fin des combats, même si cela ne conduit pas à une paix durable.»