Sergeï Lavrov et Wang Yi s'accordent pour travailler ensemble à «contrer les tentatives de forces extra-régionales d'interférer dans les affaires du sud-est asiatique», selon un communiqué de Moscou diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi, après leur rencontre en marge du rendez-vous annuel des dix pays membres de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) qui s'est ouvert jeudi dans la capitale du Laos et doit durer trois jours.
Ils ont également échangé sur la mise en place d'«une nouvelle architecture de sécurité» en Eurasie, indique le communiqué, sans plus de précisions.
Pékin est «prêt à travailler avec la Russie pour défendre l'architecture de coopération régionale centrée sur l'Asean, ouverte et inclusive» face aux «obstacles et perturbations externes», a de son côté déclaré M. Wang à l'issue de la rencontre, selon l'agence Chine nouvelle.
La guerre en Ukraine en toile de fond
Pékin est un proche allié de Moscou et les membres de l'Otan considèrent la Chine comme un «facilitateur décisif» de la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Le président américain Joe Biden a fait des alliances en Asie une priorité de sa politique étrangère visant «à promouvoir une région indo-pacifique libre, ouverte et prospère», une manière voilée de critiquer la Chine et ses ambitions économiques, territoriales et stratégiques dans la région.
De son côté, Antony Blinken a écourté de 24 heures sa tournée asiatique afin de participer jeudi à la rencontre entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, présent à Washington, et le président américain. Il rencontrera Wang Yi au Laos, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, pour «échanger leurs points de vue sur des questions d'intérêt commun».
Vendredi, Wang Yi a rencontré les ministres des Affaires étrangères de l'Asean et a salué le renforcement des liens économiques entre Pékin et la région. Sergueï Lavrov les a également rencontrés, mais sans répondre aux questions des journalistes.
Tensions croissantes en mer de Chine méridionale
Le bloc régional doit publier un communiqué final samedi. Mais selon une source diplomatique à l'AFP, les ministres ont le plus grand mal à se mettre d'accord sur les passages concernant la crise birmane et les tensions en mer de Chine méridionale.
Pékin revendique la quasi-totalité de cette importante route commerciale, et ignore un arbitrage international qui lui a donné tort en 2016. Plusieurs pays d'Asie du Sud-Est ont des revendications sur des parties de cette zone.