En colère contre Paris
Un proche de Poutine envoie un éclat d'obus français à Macron

Un proche de Vladimir Poutine a failli être tué par un obus et en a envoyé un fragment au président français, Emmanuel Macron. Dans une lettre remplie de colère, l'homme assure que la France n'échappera pas à sa responsabilité pour des crimes de guerre.
Publié: 05.01.2023 à 12:59 heures
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Dernière mise à jour: 05.01.2023 à 13:51 heures
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Dmitri Rogozine, un proche de Vladimir Poutine, a failli mourir lors d'une attaque ukrainienne en décembre à Donetsk.
Photo: DUKAS
Daniel Kestenholz

Dmitri Rogozine a derrière lui une longue carrière de confident du chef d'Etat russe Vladimir Poutine. Il a été tour à tour représentant de la Russie auprès de l'OTAN, puis vice-premier ministre, et enfin chef de l'agence spatiale russe Roskosmos. Mi-décembre, il est allé fêter son 59e anniversaire dans la ville occupée de Donetsk. Il s'en est fallu de peu que cela lui coûte la vie.

Car l'hôtel dans lequel il faisait la fête avec sa femme a été la cible de tirs ukrainiens. Son épouse a subi une grave commotion cérébrale et Dmitri Rogozine a lui-même été touché par un éclat d'obus. Il a dû être opéré. «Un millimètre seulement et je serais paralysé ou mort», a-t-il écrit dans une lettre particulière. Cette dernière demande que l'éclat d'obus extrait lors de son opération soit remis au président français, Emmanuel Macron. Après tout, il a failli mourir à cause d'un projectile français.

Dmitri Rogozine adresse sa lettre, qu'il a publiée sur Telegram, à l'ambassadeur de France à Moscou, Pierre Lévy. Dans son texte, il évoque des jours passés, lorsque les deux hommes faisaient des «sorties communes» et évoquaient «les perspectives de la coopération politique et économique franco-russe». Tragiquement, la Russie et la France sont désormais ennemies. D'abord diplomate, le ton utilisé devient amer: «Votre pays s'est soumis au diktat de Washington et est devenu un État fantoche dans le style du gouvernement de Vichy, au service des plus bas instincts des nazis», écrit sans détour Dmitri Rogozine.

«Votre mission a totalement échoué»

Dans l'enveloppe qui accompagne la missive, l'ancien vice-premier ministre envoie à l'ambassadeur français «un fragment d'obus tiré par la pièce d'artillerie française Caesar de 155 mm». Il décrit alors ce qui s'est passé en décembre. L'éclat d'obus «a transpercé mon épaule droite et s'est logé dans la cinquième vertèbre cervicale».

L'obus français a tué deux de ses «jeunes amis, laissant leurs femmes veuves et leurs enfants orphelins. Ces garçons nous avaient accompagnés lors d'un voyage. Ils vous ont serré la main. Maintenant, ils sont tués par des armes que votre pays a livrées à l'Ukraine», adresse-t-il à l'ambassadeur.

Puis il demande ensuite de transmettre l'éclat d'obus au chef de l'Élysée: «Je vous demande de remettre le fragment découpé dans ma colonne vertébrale par des chirurgiens au président français, Emmanuel Macron. Et dites-lui aussi que personne ne se soustraira à la responsabilité des crimes de guerre commis par la France, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et d'autres pays de l'OTAN dans le Donbass.» Dmitri Rogozine assure l'ambassadeur de son «respect», précisant toutefois: «Je crains que votre mission n'ait totalement échoué.»

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