Après l'annonce du retrait de Joe Biden, Kamala Harris est en pole position pour représenter les démocrates dans la lutte contre Donald Trump. Mais à quoi ressemblerait la politique économique américaine sous sa présidence? Et existe-t-il des répercussions sur la Suisse?
S'il faut s'attendre à de grands changements en cas de passation de pouvoir avec Donald Trump, Kamala Harris, en tant que vice-présidente, va poursuivre la politique économique de Joe Biden. Il n'y aurait donc pas de révolutions politiques de la part des candidats démocrates potentiels qui pourraient inquiéter les investisseurs, assure l'UBS dans une première évaluation.
Selon la banque suisse, la lutte contre le changement climatique, la poursuite des pratiques anticoncurrentielles des grandes entreprises et la pression sur la Chine en raison de ses pratiques commerciales font partie des priorités de Kamala Harris et consorts. Néanmoins, un regard sur le passé montre que la vice-présidente actuelle se situe nettement plus à gauche que la majorité des autres démocrates, comme l'écrit le «New York Times». Voici donc un résumé de ses positions.
Des impôts plus élevés pour les riches et les entreprises
En tant que sénatrice, Kamala Harris a critiqué la politique économique de Donald Trump et a qualifié ses baisses d'impôts de cadeau pour les riches. Lors de la campagne pour les élections présidentielles de 2020, elle a proposé de remplacer les baisses du candidat républicain par un crédit d'impôt mensuel de 500 dollars pour les personnes dont le revenu est inférieur à 100'000 dollars.
Kamala Harris souhaite augmenter l'impôt sur les successions pour les riches afin d'augmenter les salaires des enseignants de 13'500 dollars par an en moyenne. Elle a également proposé d'augmenter les impôts sur les sociétés aux Etats-Unis de 21 à 35%, alors que Joe Biden voulait une hausse de 28%.
Commerce: «America First light»
Kamala Harris critique le projet isolationniste de Donald Trump de taxer toutes les importations en provenance de l'étranger à hauteur de 10%. «Ses droits de douane feraient grimper le coût des dépenses quotidiennes pour les familles», a-t-elle averti.
Pour la vice-présidence actuelle, les droits de douane élevés sur les importations en provenance de Chine sont toutefois justifiés. Selon elle, les Etats-Unis doivent tenir la Chine pour responsable de ses pratiques de dumping. Le protectionnisme renforcé dans le commerce mondial, qui a été pratiqué aussi bien par Donald Trump que par Joe Biden, devrait donc se poursuivre sous Kamala Harris si elle accède au pouvoir.
Des risques pour la Suisse?
Il est encore difficile d'évaluer ce que cette présidence signifierait pour la Suisse. Mais par le passé, la Suisse a toujours été mise sous pression par les présidents démocrates. La majeure partie du litige fiscal s'est déroulée de 2008 à 2013 sous la présidence de Barack Obama. Finalement, la Suisse a dû abandonner en grande partie le secret bancaire et plusieurs banques suisses ont été frappées de lourdes amendes.
Et c'est sous Joe Biden qu'a été introduit l'impôt minimum global de 15% pour les grandes entreprises – ce que les électeurs ont accepté en juin 2023. Au moins, Kamala Harris ne pourrait plus cibler la Suisse pour un manque d'application.