Ne tombez pas dans le piège!
Cinq raisons de se méfier des sondages américains d'ici au 5 novembre

Peut-on croire les sondages, et surtout ceux réalisés dans les sept Etats clés (Arizona, Géorgie, Michigan, Nevada, Caroline du Nord, Pennsylvanie et Wisconsin). Blick aussi compile ces données. Mais elles doivent être maniées avec grande précaution.
Publié: 16.10.2024 à 03:29 heures
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Dernière mise à jour: 16.10.2024 à 16:23 heures
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«La chaleur de la mort» titre la chaine NBC mardi 15 octobre. Motif: Trump égalise avec Harris dans un dernier sondage.
Photo: Getty Images
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Richard WerlyJournaliste Blick

Attention, danger maximal! Tous les interlocuteurs rencontrés, depuis mon arrivée à Chicago le 11 octobre, m’ont mis en garde contre les erreurs des enquêtes d’opinion publiées par les grands médias américains. Et ce, surtout dans les sept Etats clés (Arizona, Géorgie, Michigan, Nevada, Caroline du Nord, Pennsylvanie et Wisconsin) dont va dépendre le résultat de la présidentielle du 5 novembre. Laquelle, rappelons-le, ne se joue pas au suffrage universel direct, mais indirectement, par l’intermédiaire du collège électoral, les fameux «grands électeurs» qui votent pour chaque État.

Qui croire donc? Et quelles précautions prendre à la lecture de sondages comme celui de la chaîne NBC News qui, dimanche 13 octobre, donne Harris et Trump à égalité au niveau national, avec chacun 48% des intentions de vote? Ou bien celui qui fait couler tant d’encre en Pennsylvanie ce mardi 15 octobre puisque, selon l’Institut American Pulse Research & Polling, Trump y serait repassé devant Harris avec 51% des intentions de vote?

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Les sondages à retenir: ceux des swing states

Les enquêtes d’opinion nationales, aux Etats-Unis, ont très peu de valeur. La raison: le système du «Winner takes all» (le gagnant remporte tout) qui attribue les votes électoraux d'un Etat dans son ensemble au candidat arrivé en tête à l’issue du dépouillement (sauf dans le Maine et le Nebraska, deux Etats où les «grands électeurs» sont attribués à la proportionnelle). En clair: peu importe que Donald Trump ou Kamala Harris arrivent en tête au Texas (un Etat devenu très républicain) ou en Californie (l’état démocrate par excellence).

Blick in the USA, l'Amérique vue par notre envoyé spécial

Chaque matin jusqu’à la mi-novembre, je prends pour vous le pouls de l’Amérique. Un rendez-vous écrit sur le terrain, là où se joue le duel entre Donald Trump et Kamala Harris.

Et pas n’importe quel terrain: d’ici au 5 novembre, date de l’élection présidentielle, c’est sur les routes, entre Chicago, où Kamala Harris a été investie par la convention démocrate à la mi-août, et Mar-a-Lago, le fief de Donald Trump en Floride, que je rédigerai ces chroniques matinales en cinq points. En plus: une série de reportages à ne pas manquer et des vidéos et photos de mon collègue Pierre Ballenegger.

Vous faites partie de ceux qui pensent que notre avenir se joue aussi le 5 novembre, de l’autre côté de l’Atlantique? Alors ne ratez pas ces chroniques. Partagez-les. Et réagissez!

Chaque matin jusqu’à la mi-novembre, je prends pour vous le pouls de l’Amérique. Un rendez-vous écrit sur le terrain, là où se joue le duel entre Donald Trump et Kamala Harris.

Et pas n’importe quel terrain: d’ici au 5 novembre, date de l’élection présidentielle, c’est sur les routes, entre Chicago, où Kamala Harris a été investie par la convention démocrate à la mi-août, et Mar-a-Lago, le fief de Donald Trump en Floride, que je rédigerai ces chroniques matinales en cinq points. En plus: une série de reportages à ne pas manquer et des vidéos et photos de mon collègue Pierre Ballenegger.

Vous faites partie de ceux qui pensent que notre avenir se joue aussi le 5 novembre, de l’autre côté de l’Atlantique? Alors ne ratez pas ces chroniques. Partagez-les. Et réagissez!

Dans ces deux États, le résultat est en effet connu d’avance, compte tenu de leur composition sociale et démographique. La Floride, par exemple, n’a basculé du côté démocrate que deux fois depuis les années 50: en 1976, pour Jimmy Carter issu la Géorgie voisine et en 1996 pour Bill Clinton. Les sondages ont en revanche plus de valeur dans les sept Etats clés (91 grands électeurs au total, alors que le vainqueur doit en obtenir 270), où le résultat du vote est incertain. C’est là qu’il faut regarder.

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Les sondages fiables combinent les méthodes

Les enquêtes d’opinion les moins fiables sont les celles réalisées en ligne sur un petit échantillon de 1000 à 1500 personnes, à fortiori lorsqu’elles font appel à des participants rémunérés! L’excellent site d’analyse «The Conversation» a publié le 13 octobre un long article qui liste les erreurs méthodologiques des instituts américains dont le nombre a doublé entre 2000 et 2022. Vous avez bien lu: les sondages sont un business, et leur but est autant de nourrir la machine médiatique que de brosser un portrait juste de l’opinion publique.

Selon l’institut Pew Research, les données les plus fiables sont celles de la chaîne CBS News, du média en ligne Politico and de l’agence Associated Press. Leurs derniers résultats? Environ 49% pour Harris et 48% pour Trump dans les swing states selon un sondage publié par CBS le 14 octobre dernier. Ce, alors que Politico donnait Harris à 50%, contre 46% à Trump, le 8 octobre. Mais attention: dans tous les sondages parus ces jours-ci, Trump remonte…

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Les sondages catégoriels, les plus pertinents

Plusieurs facteurs expliquent les ratés des sondages, en particulier ceux de 2020 qui avaient surestimé l’avance de Joe Biden au niveau national (il l’a néanmoins emporté par 306 grands électeurs contre 232, ce que Donald Trump n’a jamais accepté): la sous-représentation des électeurs républicains, la surreprésentation des électeurs ayant fait des études supérieures (qui ont tendance à pencher pour le parti démocrate) et la sous-estimation des électeurs indécis. Le vote des groupes démographiques les moins nombreux est aussi rarement prise en compte, alors qu’ils peuvent faire la différence.

Exemple: la population américano-arabe dans le Michigan. L’agence de presse Associated Press réalise donc des sondages catégoriels. L’un des derniers, publié le 11 octobre, porte sur la communauté hispanique. Résultats: 48% estiment que Harris représente mieux leurs origines ou leur culture (contre 24% pour Trump). Ils sont en outre 44% à penser que Harris représente mieux leur génération (contre 27% pour Trump).

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Agréger les sondages, voilà la solution

Selon le site The Conversation, «les agrégateurs de sondages offrent des moyennes qui peuvent être plus fiables que les sondages individuels. C’est le cas de FiveThirtyEight, le célèbre site web fondé par le gourou des statistiques Nate Silver».

On peut aussi citer la plateforme realclearpolling.com, qui a en plus l’avantage de s’intéresser aux autres élections qui auront lieu le 5 novembre aux Etats-Unis. Pas moins de 11 Etats doivent élire leur gouverneur, parmi lesquels le swing state de Caroline du Nord. De même, 33 sièges de Sénateur seront aussi en jeu. Les Etats clés du Nevada, de la Pennsylvanie, du Wisconsin et du Michigan sont concernés.

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Mieux que les sondages, les paris en ligne

Les paris en ligne sur les élections du 5 novembre seraient-ils plus fiables que les enquêtes d’opinion? Tous les observateurs les scrutent en tout cas, car ils sont réputés attirer l’électorat masculin, blanc et peu éduqué favorable à Donald Trump. Des plateformes comme Polymarket sont devenues très influentes.

Or là, rien à voir avec les sondages publiés par les médias. Les derniers chiffres de Polymarket donnent Trump à 55,3% et Harris à 44,4%. Sans surprise, le milliardaire Elon Musk, meilleur allié de Trump, Elon Musk, affirme que ces sites de paris fournissent de meilleures prévisions. Sauf que leur manipulation ne peut pas être exclue.

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