Enfin une bonne nouvelle pour les Jeux olympiques 2024 à Paris! Mieux: une sortie du tunnel pour le Comité d’organisation de ces JO plombé depuis des semaines par l’annonce d’une quête sur les rémunérations de son président Tony Estanguet, par les mauvaises prévisions en matière de transports urbains, par la grogne des parisiens, par la révision à la baisse du nombre de spectateurs pour la cérémonie d'ouverture du 26 juillet saur la Seine et par la mauvaise volonté de la capitale, jalouse de ses prérogatives.
Mais voilà qu’au nord de Paris, le Village olympique est fin prêt! C’est Emmanuel Macron qui l’a inauguré le 29 février. Livré presque dans les délais et sans dépassement budgétaire. Hourra!
Sept ans de construction
Après sept ans de construction, c’est sur les communes de Saint-Ouen, l’Île-Saint-Denis et Saint-Denis, trois localités du nord de Paris réputés d’ordinaire pour leurs problèmes, que le Village olympique accueillera les 14'000 athlètes attendus pour les compétitions du 26 juillet au 11 août, puis en septembre pour les jeux paralympiques.
82 bâtiments, 3000 appartements et 7200 chambres sur un site qui s’étend sur 52 hectares entre Saint-Denis, l’Île-Saint-Denis et Saint-Ouen, au nord de Paris. La clé de la bonne humeur présidentielle: ce site sera, comme prévu, entièrement réutilisable pour les populations locales après les Jeux. Il deviendra un quartier à part entière, avec des crèches et des écoles. Pour un coût de 4,5 milliards d’euros.
Attention: ce qui est terminé, c’est l’extérieur. Pour pouvoir accueillir les 206 délégations olympiques, les organisateurs vont devoir désormais équiper les appartements et aménager les centres de services pour les athlètes. Soit plus de 345'000 pièces à livrer. Couettes, tables de chevet, lits (il y en aura 14'250), 8200 ventilateurs et 5535 sofas, selon Laurent Michaud, directeur des Villages olympiques et paralympiques au comité d’organisation de Paris 2024.
Et après? Cas unique dans l’histoire des Jeux, les logements seront remis ensuite à leurs futurs propriétaires. Il y en aura 2800, remis à neuf par les promoteurs. Le Village des athlètes est le produit du travail de plus de 4000 employés du bâtiment. Il comptera aussi un immeuble de bureaux, une crèche et des locaux d’activités et commerciaux.
Des constructions bas-carbone
Le pitch architectural? Le voici, dans le dossier de presse: «D’une grande qualité, l’ensemble a été pensé pour répondre aux défis environnementaux et sociétaux, et laisser ainsi aux habitants un héritage durable, grâce notamment à un mode constructif économe mixant bois et béton bas-carbone. Le bois utilisé pour les structures porteuses sera à 80% d’origine de France Métropolitaine (objectif cible), aussi bien pour la ressource que pour ces lieux de transformation.»
«La conception laisse également une grande place à la végétalisation et à la désartificialisation des sols (biodiversité augmentée) pour lutter activement contre les îlots de chaleur urbains et anticiper les évolutions climatiques, avec 20% de pleine terre plantée et des essences locales intégrées du sol aux toitures, et déclinées en plusieurs ambiances et strates: des plantes messicoles, une pépinière de plantes sauvages, un grand jardin partagé à l’image des jardins maraîchers traditionnels de Saint-Ouen, mais aussi un paysage vertical sur de larges balcons et des terrasses végétalisées.» Alors, c’est (enfin) parti pour les Jeux?