Elle ne s’élèvera sûrement plus au-dessus du jardin des Tuileries, en plein centre de Paris. Des milliers de spectateurs ne se presseront plus, à l’approche de la nuit tombée, pour photographier l’ascension du ballon et de la vasque, dorée par la flamme olympique, s’élever dans le ciel de la capitale française.
Ce spectacle-là, en plus des compétitions, aura été le point d’orgue des Jeux olympiques et paralympiques 2024 qui viennent de s’achever ce dimanche 8 septembre. Retour sur les 5 victoires d’un été transformé en fête sportive mondialisée.
La victoire du spectacle
Le défi était de transformer Paris en immense stade, avec des compétitions organisées au pied ou à l’intérieur de certains de ses monuments les plus iconiques. Défi gagné haut la main! La Tour Eiffel a encore attiré près de 12'000 spectateurs samedi 7 septembre pour la finale du Cécifoot, remportée par la France. Juste en face, sur l’esplanade du Trocadéro, le Parc des Champions n’a pas désempli.
Le Grand Palais restera comme le plus beau lieu jamais foulé par les escrimeurs olympiques et paralympiques. Les Invalides ont offert un décor sans précédent pour le tir à l’Arc. La place de la Concorde est aujourd’hui indissociable des images des vélos aériens du BMX freestyle. L’expression est souvent revenue, jusqu’à la clôture des Jeux paralympiques au Stade de France: Paris était une fête. C’est vrai. Ce fut le cas.
La victoire de la Seine
Cette victoire-là reste aléatoire et entourée de quelques doutes. La qualité des eaux du fleuve, pour les épreuves de natation libre, demeure nimbée d’interrogations. Reste que la Seine a été au rendez-vous: d’abord lors de la cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée sous la pluie, mais a offert au monde un spectacle fluvial plein de panache; puis au fil des semaines, jusqu’au moment où les nageurs ont plongé dedans. Un milliard et demi d’euros ont été dépensés pour assainir la Seine.
La promesse de pouvoir nager dans Paris en 2025 est sur la table, et elle constituera sans doute un argument de choix pour celle qui sort victorieuse de cet été olympique malgré les nombreuses critiques (justifiées) sur sa gestion municipale: la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo.
La victoire des athlètes
Elle devrait figurer en premier, mais vous trouverez tout sur les résultats des athlètes suisses et internationaux, dans notre excellente rubrique sportive, qui s’est démenée pour vous faire suivre au jour le jour cet été olympique. Il va de soi que, pour la France, la fête n’aurait sans doute pas été la même si la moisson de médailles n’avait pas été au rendez-vous. Or les récompenses tricolores ont été sans précédent.
La France termine en 5e position pour les JO avec 64 médailles, et en 8e position pour les Jeux paralympiques avec 75 médailles. La Suisse affiche aussi un palmarès éloquent: 8 médailles aux JO et 21 pour les Jeux paralympiques. Côté français, deux noms dominent ce palmarès: le nageur Léon Marchand et le judoka Teddy Riner. Ils seront à coup sûr en tête de la procession sportive ce samedi 14 septembre sur les Champs Élysées, avec le capitaine de l’équipe de Cecifoot Frédéric Villeroux.
La victoire de la flamme
Médaille d’or. Tous les jours depuis l’ouverture des JO le 26 juillet, lorsque Teddy Riner et Marie-José Pérec ont allumé la flamme, transmise par Zinedine Zidane auparavant, après avoir traversé la France depuis son arrivée à Marseille le 8 mai, sur le voilier Le Belem. Rares sont les parisiens qui ne se sont pas rendus, un soir, dans la cour du Louvre, pour voir le ballon porteur de la vasque enflammée (sans feu, il n’y avait que du gaz et de la lumière dorée) s’élever dans le ciel et offrir une perspective parfaite au-dessus de l’arc de triomphe du Carrousel. Paris envisage de garder cette vasque, qui a ravivé avec succès le spectacle des montgolfières d’antan. Idem pour les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel, l’autre reine de l’été.
La victoire du panache
C’est peut-être le mot qui résume le mieux les cérémonies d’ouverture et de clôture de ces JO: le panache. Il faudra voir comment Los Angeles répondra à son tour à l’appel olympique en 2028. Panache de la cérémonie d’ouverture sur la Seine, aussi étonnante que provocante. Panache des sites olympiques et paralympiques dans la capitale. Panache du casting pour les cérémonies, avec les moments forts de Céline Dion chantant «l’Hymne à l’amour» après Aya Nakamura dansant avec la Garde républicaine.
Sans oublier l’acteur Tom Cruise, qui a relié Paris à la Californie en quelques minutes pour transmettre la flamme. Souvent contesté, le champion de canoë Tony Estanguet peut être fier de son bilan, en tant que président du Comité d’organisation. Emmanuel Macron, affairé à dénouer la crise politique française, a gardé profil bas. Place maintenant aux critiques, car il y en aura sûrement, rétrospectivement. On attend vos bémols, et vos impressions.
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