Zelensky parle de Trump, d'armes nucléaires et du sommet de Genève
«Je suis vraiment curieux de savoir ce dont Poutine et Biden ont discuté en Suisse»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est sceptique quant à la fin prochaine de la guerre. Dans une interview qui vient de paraître, il parle des erreurs que son pays a commises par le passé. En outre, une rencontre en Suisse l'intrigue encore aujourd'hui.
Publié: 29.01.2025 à 12:23 heures
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Zelensky explique qu'il demande des garanties de sécurité de l'OTAN en cas de cessez-le-feu.
Photo: keystone-sda.ch
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Janine Enderli

Depuis la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, les spéculations vont bon train sur la manière dont il compte mettre fin à la guerre en Ukraine. À plusieurs reprises pendant sa campagne, le milliardaire de 78 ans a affirmé qu’il mettrait rapidement un terme aux combats. Des promesses qui n’ont pas échappé au président ukrainien Volodymyr Zelensky.Ce dernier a d’ores et déjà exigé de Trump un soutien militaire massif et des garanties de sécurité en cas de cessez-le-feu.

Dans un entretien accordé au journal italien «Il Foglio», Volodymyr Zelensky revient sur les «erreurs stupides» que les Ukrainiens ont commises par le passé, partage sa vision de l’avenir de l’Ukraine et explique pourquoi un sommet en Suisse le hante encore aujourd’hui.

«Je pense que Trump ne connaît pas les détails de la résolution de ce conflit», déclare Volodymyr Zelensky au début de l'entretien. «Presque tout repose sur ce que nous, Ukrainiens, pouvons faire pour nous protéger, car nous ne referons pas les erreurs du passé.» Il fait ici référence au Mémorandum de Budapest de 1994. À l’époque, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie avaient garanti la sécurité de l’Ukraine, de la Biélorussie et du Kazakhstan en échange du démantèlement de leur arsenal nucléaire. «C'était stupide. Absolument stupide et illogique. Nous avons échangé des armes nucléaires contre la guerre», a déclaré Voldymyr Zelensky. Selon Zelensky, il a expliqué à Trump que Moscou ne cherche pas à mettre un terme au conflit. «Poutine veut au mieux une pause. Rien de plus.»

«Je suis vraiment curieux de savoir ce dont ils ont parlé»

Avec le recul, l’Ukraine aurait dû exiger des garanties de sécurité de l’OTAN, estime Zelensky. «Si je devais renoncer à l’arme nucléaire, alors je l’échangerais contre quelque chose de réellement dissuasif. Quelque chose qui puisse stopper n’importe quel agresseur, quelle que soit sa taille, son territoire ou la puissance de son armée. Et cela, c’est une armée forte et l’intégration dans le bloc de sécurité de l’OTAN», a poursuivi Zelensky.

Volodymyr Zelensky évoque ensuite la rencontre entre l'ancien président américain Joe Biden et Vladimir Poutine en Suisse. Les Etats-Unis et la Russie se sont rencontrés à Genève en 2021 pour parler des relations tendues entre les deux grandes puissances. «J'aimerais savoir ce dont Poutine et Biden ont discuté en Suisse. Je suis toujours très curieux. Eh bien, je pense que l'histoire nous le dira», a déclaré Volodymyr Zelensky.

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Lors du sommet de Genève, Biden et Poutine ont notamment discuté de l'Ukraine. Poutine a alors déclaré que la question de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN avait été abordée et a souligné que la Russie n'avait «qu'une seule obligation» vis-à-vis de l'Ukraine – faciliter la mise en œuvre des accords de Minsk. A Genève, Biden a réaffirmé l'engagement inébranlable des Etats-Unis en faveur de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine et a souligné les divergences de vues concernant les accords de Minsk.

Les bases d'un effort diplomatique posées?

L'accord de Minsk II, négocié en 2015 par la France et l'Allemagne, devait permettre d'instaurer la paix dans l'est de l'Ukraine. Cet accord a été conclu par l'Ukraine, la Russie et les séparatistes soutenus par la Russie dans l'est de l'Ukraine.

Bien que la réunion de Genève ait été décrite comme constructive, les divergences concernant l'Ukraine ont persisté. Les discussions ont toutefois permis de jeter les bases d'efforts diplomatiques pour résoudre le conflit, avait-on alors déclaré. Pour rappel, c'est seulement huit mois après la conférence que la Russie a lancé sa guerre d'agression contre l'Ukraine.

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