Les jours passent et les nominations des membres de la future administration Trump et des chefs des organisations fédérales clés se poursuivent. Et avec elles leurs lot de polémiques. Petit florilège des profils qui ont défrayé la chronique ces derniers jours.
Un ministre de laDéfense accusé d'agression sexuelle et d'abus d'alcool
La nomination controversée par Donald Trump de Pete Hegseth au poste de ministre de la Défense est remise en question y compris au sein du camp républicain, mais l'ancien militaire devenu présentateur de Fox News affirme mercredi qu'il ne renoncera pas.
Le président élu pourrait toutefois être contraint de revoir son choix à moins de deux mois de l'investiture: Pete Hegseth, âgé de 44 ans, a vu resurgir des accusations d'abus d'alcool et d'une agression sexuelle datant de 2017. Ces scandales n'ont pas donné lieu à des poursuites judiciaires mais pèsent lourd, suscitant des réserves quant à la pertinence du choix de Donald Trump, qui devra être confirmé par un vote du Sénat.
«Nos guerriers ne reculent jamais. Moi non plus», a-t-il lancé sur X, assurant: «Je fais cela pour les combattants, pas pour les bellicistes. La gauche a peur (...) de Donald Trump et de moi. C'est pour cela qu'elle (me) salit avec de fausses sources anonymes et des 'conneries'». Selon NBC News, jusqu'à six républicains du Sénat ont exprimé des réserves sur la nomination Pete Hegseth à ce poste clé au sein de la première puissance mondiale.
Un conseiller économique fraichement sorti de prison
Donald Trump a nommé comme conseiller au commerce et à l'industrie Peter Navarro, qui occupait des fonctions similaires lors du premier mandat du républicain et a purgé quatre mois de prison pour entrave aux pouvoirs d'enquête du Congrès après l'assaut du Capitole.
Peter Navarro, l'un des principaux conseillers économiques de la Maison Blanche lors du premier mandat de Donald Trump, est un fidèle du milliardaire américain. En janvier dernier, il avait été condamné à quatre mois d'emprisonnement, reconnu coupable d'avoir refusé de répondre à une convocation et de fournir des documents à la commission de la Chambre des représentants qui enquêtait sur l'assaut du Capitole. Il est sorti de prison mi-juillet.
Un fada de crypto pour diriger le gendarme des marchés
Le président élu Donald Trump a annoncé mercredi qu'il prévoyait de nommer, une fois investi, l'avocat républicain Paul Atkins, favorable au développement des cryptomonnaies, pour diriger l'Autorité américaine de régulation des marchés financiers, la SEC. Ancien commissaire de cette même autorité de 2002 à 2008 sous le gouvernement de George Bush, Paul Atkins succèdera au démocrate Gary Gensler, qui a annoncé sa démission fin novembre après l'élection de Trump.
Il est actuellement le directeur général d'un cabinet de conseil en gestion des risques, Patomak Global Partners, mais aussi conseiller de la Digital Chamber, organisme de promotion de la technologie sur laquelle s'appuient les cryptomonnaies, la «blockchain». S'il s'est déjà montré publiquement critique de l'utilisation des cryptomonnaies à des fins spéculatives, il n'en est pas moins partisan du développement de ce secteur à des fins transactionnelles.
L'annonce de sa nomination a généré une euphorie au sein de la cryptomonnaie, permettant au bitcoin de franchir pour la première fois la barre des 100'000 dollars.
Un astronaute privé à la tête de la Nasa
Donald Trump a annoncé mercredi avoir choisi le milliardaire Jared Isaacman, premier astronaute privé à avoir réalisé une sortie dans l'espace, comme patron de la NASA. Ce choix pourrait potentiellement poser un conflit d'intérêts. Jared Isaacman, chef de l'entreprise financière Shift4, a des liens financiers avec Elon Musk, patron de SpaceX et futur membre de l'administration de Donald Trump.
Cet homme d'affaires de 41 ans est devenu l'une des principales figures des vols commerciaux dans l'espace en raison de ses collaborations avec SpaceX et s'affiche en fervent défenseur de Musk, qui coprésidera une commission sur l'efficacité du gouvernement.
Une nouvelle responsable qui agace déjà les Big techs
Donald Trump a annoncé mercredi qu'il nommerait Gail Slater comme responsable du département antitrust du ministère de la Justice, un choix qui laisse entendre que son administration surveillera de près les grandes sociétés du secteur des technologies.
Ce choix «est une affirmation très forte de Trump sur le fait qu'il veut défier les Big tech», a expliqué un spécialiste de l'antitrust, Matt Stoller, un critique des géants de la tech. Si sa nomination est confirmée, cette ancienne lobbyiste pour des grandes sociétés de l'internet supervisera plusieurs dossiers antitrust majeurs contre des grandes firmes technologiques.
Le ministère de la Justice et l'Autorité américaine de la concurrence (FTC) ont en effet cinq dossiers judiciaires en cours contre des sociétés de ce secteur, notamment Amazon, Apple et Meta.