Il pourrait mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures. Le futur président américain Donald Trump avait fait campagne sur cette promesse. Mais que se passerait-il si Vladimir Poutine ne voulait pas de la paix? Et les signes se multiplient! Donald Trump a peut-être fait trop de promesse et les Américains devront emprunter une autre voie.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a d'ailleurs reproché à l'Occident de vouloir profiter d'un éventuel cessez-le-feu en Ukraine pour équiper le pays d'armes plus modernes et plus étendues. Ce n'est «certainement pas la voie de la paix», a critiqué Sergueï Lavrov.
Et lundi, l'oligarque russe Konstantin Malofeïev, un partisan de la ligne dure du Kremlin, a déclaré au «Financial Times» que le plan de Donald Trump était voué à l'échec. La paix n'est possible qu'aux conditions de la Russie. Donald Trump a quant à lui laissé entrevoir par le passé comment il pourrait réagir: en augmentant l'aide militaire à l'Ukraine. Se transformera-t-il finalement en président de guerre?
«Poutine durcit sa rhétorique»
Mardi, le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte a, lui aussi, déclaré que Vladimir Poutine n'avait aucun intérêt à mettre fin à la guerre. «L'agression de la Russie ne montre aucun signe de relâchement», a-t-il lancé lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Bruxelles. Selon lui, le chef du Kremlin durcit sa rhétorique et continue d'agir de manière impitoyable. Il a cité en exemple le déploiement de soldats nord-coréens et le tir de missiles nouvellement développés sur l'Ukraine.
Le rôle de l'OTAN est de veiller à ce que l'Ukraine dispose des moyens nécessaires pour adopter une position forte lors de l'ouverture des pourparlers de paix, a précisé Mark Rutte. Pour cela, elle a besoin de plus de soutien militaire.
«Tout ce dont ils ont besoin pour vous tuer»
Pendant ce temps, Donald Trump a nommé Keith Kellogg, un ancien lieutenant-général de l'armée américaine, au poste d'envoyé spécial pour l'Ukraine. Sa mission? Négocier un accord de paix au plus vite. Il avait déjà présenté des idées à ce sujet en avril dans un document de recherche pour l'«America First Policy Institute», un groupe de réflexion favorable à Donald Trump.
Pour Reuters, Keith Kellogg a résumé la démarche prévue en juin. «Nous disons aux Ukrainiens: 'Vous devez venir à la table des négociations, et si vous ne venez pas, le soutien des Etats-Unis se tarira'.»
Keith Kellog a une approche similaire vis-à-vis de la Russie. «A Poutine, nous disons: 'Vous devez venir à la table des négociations, et si vous ne venez pas, nous donnerons aux Ukrainiens tout ce dont ils ont besoin pour tuer les Russes sur le terrain'.» En d'autres termes: si Moscou ne respecte pas les consignes de Donald Trump, il pourrait y avoir encore plus d'armes pour l'Ukraine.
Liste secrète d'armes pour l'Ukraine
Une chose est sûre, les Etats-Unis étaient le principal soutien de l'Ukraine – en termes d'armes, d'équipement et de finances. Mais les Etats-Unis pourraient soutenir l'Ukraine encore plus fortement. En octobre, la chaîne de télévision CNN a fait état d'une liste secrète d'armes américaines qui pourraient aider Volodymyr Zelensky.
La liste comprenait notamment les missiles de croisière air-sol JASSM et un système de communication connu sous le nom de «Link 16», utilisé par les Etats-Unis et l'OTAN. L'Ukraine a demandé à plusieurs reprises ces deux systèmes, a rapporté la chaîne.
L'Ukraine utilise déjà des systèmes de défense antimissile américains de type Patriot. Une livraison du système THAAD, qui peut être utilisé contre les missiles balistiques, serait également possible. Ce n'est qu'en novembre que les Etats-Unis ont donné leur feu vert à l'Ukraine à utiliser des missiles ATACMS d'une portée maximale de 300 kilomètres contre des cibles en Russie. L'Ukraine avait demandé cette autorisation depuis longtemps. Et les Etats-Unis possèdent des missiles capables de voler bien plus loin.
«Une escalade aux dimensions insoupçonnées»
Vladimir Poutine ne semble actuellement pas vouloir d'armistice en Ukraine, même avec des concessions de la partie ukrainienne, écrit Alexander Baunov, du groupe de réflexion «Carnegie Russia Eurasia Center». Car le chef du Kremlin souhaiterait poursuivre sa lente guerre d'usure. «Mais si son offre est rejetée, Trump est tout à fait en mesure de passer à un plan B qui conduirait à une escalade d'une ampleur insoupçonnée», explique Alexander Baunov.
Selon le comportement de Vladimir Poutine, le président américain élu pourrait devenir non pas un pacificateur, mais un homme qui augmenterait considérablement son engagement en Ukraine. Un président de guerre plutôt qu'un président de paix.