«Nous ne voyons pas le but»
Les soldats ukrainiens sur le front russe n'ont plus qu'un espoir: Donald Trump

Les soldats ukrainiens à Koursk sont démoralisés. Ils font face à des conditions difficiles et à l'avancée russe. Certains attendent impatiemment l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, dans l'espoir de voir enfin des négociations commencer.
Publié: 03.12.2024 à 06:46 heures
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Dernière mise à jour: 03.12.2024 à 06:59 heures
Deux soldats ukrainiens se préparent pour tirer sur les positions russes à Soumy, à la frontière ukrainienne.
Photo: Anadolu via Getty Images
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Solène MonneyJournaliste Blick

«La situation empire de jour en jour», «Nous ne voyons pas le but. Notre terre n’est pas ici»: quatre mois après le lancement de l'offensive sur Koursk en Russie, les soldats ukrainiens désespèrent. Ces derniers font face à des conditions météorologiques désastreuses, à un manque de sommeil causé par les bombardements constants de la Russie et à l'avancée progressive des soldats du Kremlin. 

Et la situation ne va pas vers le mieux: «Cette tendance va se poursuivre. Ce n'est qu'une question de temps», a écrit Pavlo, soldat ukrainien en Russie le 26 novembre à la BBC. Le média anglais a échangé par Telegram avec les troupes ukrainiennes sur le front russe. Le constat est sans appel: la motivation est au plus bas. 

L'espoir Trump

L'arrivée de Donald Trump en tant que président des Etats-Unis est perçu comme la lumière au bout du tunnel. «Notre tâche principale est de conserver le maximum de territoire jusqu'à l'investiture de Trump et le début des négociations», confie Pavlo. «Pour pouvoir l'échanger plus tard contre quelque chose. Personne ne sait quoi», continue-t-il. Depuis août, l'Ukraine a perdu environ 40% du territoire conquis à Koursk. 

La stratégie est simple: tenir jusqu'à fin janvier. Mais la tâche s'annonce plus difficile que prévu face à un Poutine déterminé à les chasser. Et l'autorisation d'utiliser des missiles longue portées pour frapper la Russie ne semble pas leur remonter le morale. «Nous vivons et combattons ici et maintenant. Les missiles volent ailleurs», affirme Pavlo. Le succès des attaques paraît lointain pour les soldats en première ligne. 

Si certains soldats ukrainiens comprennent la nécessité d'être déployés à Koursk, la plupart ont le sentiment d'être au mauvais endroit: «Notre place aurait dû être là-bas [dans l’est de l’Ukraine], pas ici, sur le territoire de quelqu’un d’autre.»

Pas de soldats nord-coréens

Et concernant les 10'000 soldats nord-coréens qui auraient été envoyés à Koursk pour se battre aux côtés des Russes? «Je n'ai rien vu ni entendu à propos des Coréens, vivants ou morts» répond un autre soldat ukrainien à la BBC. 

Il aurait été demandé aux Ukrainiens de faire au moins un prisonnier nord-coréen. Avec à la clé, une récompense. «Il est très difficile de trouver un Coréen dans la sombre forêt de Koursk. Surtout s'il n'est pas là», ironise Pavlo. 

Pour les hauts commandants à Kiev, l'opération à Koursk produit des bénéfices militaires et politique. Il faut donc continuer. «Cette situation agace Poutine. Il subit de lourdes pertes là-bas», confie à la BBC l'un d'eux. Les troupes ukrainiennes réussiront-elles à tenir encore longtemps à Koursk? «Aussi longtemps que cela sera faisable au niveau militaire», répond un haut commandant. 

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