«L'Allemagne aux Allemands, les étrangers dehors!» Voilà ce qu'on pouvait entendre scandé il y a quelques jours sur une terrasse prisée de l'île allemande de Sylt, dans la station balnéaire huppée de Kampen. De jeunes Allemands ont chanté ce slogan xénophobe sur la mélodie du DJ italien Gigi D'Agostino «L'amour Toujours». Cette tendance trouve son origine dès 2023 et semble depuis avoir atteint les milieux aisés, comme le montre une vidéo de l'incident de Kampen.
Outre les chants xénophobes, la vidéo montre un jeune homme qui lève le bras sans hésiter pour faire le salut nazi et place deux doigts de son autre main sous son nez pour imiter la moustache d'Adolf Hitler. On sait désormais qui est ce «nazillon».
«Licencié sans préavis»
Ces derniers jours, ces images scandaleuses ont fait couler beaucoup d'encre chez nos voisins allemands. Comme l'écrit «Bild», certaines personnes impliquées dans la vidéo en auraient déjà subi les conséquences. Une investigation a révélé que le jeune homme qui fait le salut hitlérien s'appellerait Moritz N. et aurait travaillé dans une agence de publicité. Comme le journal l'a appris de son ancien employeur, il a déjà été «licencié avec effet immédiat et sans préavis».
Les images montrent également une jeune femme portant des lunettes de soleil. Elle chante à tue-tête le slogan xénophobe. Il s'agirait d'Katja F.* de Hambourg. Cette femme a travaillé pour l'influenceuse Milena Karl, qui compte plus de 800'000 abonnés sur Instagram. Lorsque Milena Karl a reconnu son assistante sur la vidéo, elle l'a immédiatement licenciée.
L'université prend également ses distances
L'Université des sciences appliquées de Hambourg, où étudie la jeune femme, s'est, elle aussi, fermement distanciée de l'étudiante: «Un tel comportement n'est pas du tout normal ni acceptable. En tant qu'université ouverte sur le monde, nous nous y opposons clairement et ne tolérons en aucune manière de tels propos méprisants.»
L'enquête de «Bild» a révélé l'identité d'un autre homme impliqué, que l'on peut seulement entendre sur la vidéo. Il s'agit de Ruben K.*, également originaire de Hambourg. Lui aussi aurait été licencié par son employeur. «Nous sommes choqués par le contenu abominable de la vidéo. Dès que l'incident a été connu, nous avons immédiatement réagi et licencié l'employé sur le champ», explique l'employeur à «Bild».
Pas un cas isolé
Les deux derniers individus reconnaissables sur la vidéo sont Alfonso S.* et l'influenceur Hector M.* de Munich. Ils sont des amis proches, comme l'indique leur compte Instagram, supprimé depuis. L'ancien employeur de Hector M. a déjà pris ses distances et son employeur actuel ne s'est pas encore exprimé sur l'incident.
Les services de la sécurité intérieure allemande enquêtent désormais sur l'incitation à la haine et l'utilisation de signes anticonstitutionnels. Il ne s'agit toutefois pas d'un cas isolé. Un incident similaire s'était déjà produit à la Pentecôte en Basse-Saxe et lors d'une fête de tireurs à Löningen.