De nombreux hommes politiques et partis en Europe entretenaient autrefois des contacts étroits avec Moscou. La plupart ont entre-temps pris leurs distances, du moins officiellement. Mais quelques figures politiques de haut rang en Europe restent fidèles au président Vladimir Poutine, écrit le journal allemand «Die Welt».
Parmi eux, on peut citer son ami personnel et l’ex-Premier ministre italien Silvio Berlusconi. Ou encore l’Autrichien Herbert Kickl, chef du parti de droite Freiheitliche Partei (FPÖ). Celui-ci s’insurge particulièrement bruyamment contre les «sanctions absurdes» à l'égard de la Russie et tonne à la moindre occasion qu'il «restera fidèle à Poutine».
En Pologne aussi, pays farouchement anti-russe, des soutiens au Kremlin osent encore camper sur leurs positions. Le parti d’extrême droite Konfederacja (Confédération Liberté et Indépendance, en français) exige par exemple la fin des sanctions de l’UE. Il demande aussi que son pays abandonne son soutien à l’Ukraine. Et en Hongrie, ce sont même des membres du gouvernement qui tiennent un discours similaire à celui de l’alliance électorale polonaise de droite.
Et pour cause: le Premier ministre hongrois est un proche du président russe. La Hongrie refuserait d’arrêter sur son territoire Vladimir Poutine, a déclaré la semaine dernière le chef de cabinet de Viktor Orban. Il faut pourtant noter qu'il se trouve sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Mais Viktor Orban, ami de Vladimir Poutine, continue de le soutenir et à se montrer critique à l’égard des sanctions touchant à l’importation de matières premières russes.
«L’UDC qui comprend Poutine»
Mais il n’y a pas besoin d’aller aussi loin pour trouver des soutiens au président russe. Car en Suisse aussi, des fidèles du Kremlin se distinguent encore, affirme le journal «Die Welt».
Le plus grand parti du pays est notamment poussé sur le devant de la scène dans l’article du quotidien allemand. «En Suisse, l’Union démocratique du centre (UDC), parti nationaliste de droite, est considérée comme le parti de ceux qui comprennent Poutine, avance-t-il. On trouve dans ses rangs des politiques comme le conseiller national Andreas Glarner, qui a accusé l’Occident d’être responsable de l’attaque russe contre l’Ukraine.»
Une publicité assez malvenue à l’international. «Die Welt» estime entre autres que le moins qu’on puisse dire est que le parti agrarien mène une politique qui arrange le Kremlin. «Il s’oppose par exemple – au nom de la neutralité suisse – à une modification de la loi sur le matériel de guerre qui permettrait à des pays tiers de transmettre à l’Ukraine des armes de fabrication suisse», fustige le quotidien conservateur.
Une certaine évolution
Le journal de ce pays voisin reconnaît toutefois que la position de l’UDC a évolué depuis le début de la guerre. «En tant que membre du gouvernement, elle a pris la décision de soutenir les sanctions de l’UE contre la Russie, nuance 'Die Welt'. Les représentants de ce parti qui se sont exprimés de manière trop favorable à Poutine ont dû quitter ses rangs. Et l’éminent membre de l’UDC Roger Köppel, éditeur du magazine 'Weltwoche' et l’un des plus évidents contenteurs du président russe, a annoncé qu’il ne siégerait plus au Conseil national lors de la prochaine législature.»
Rappelons que l’Allemagne, l’Espagne et d’autres pays ont récemment demandé à la Suisse de permettre la réexportation d’armes suisses. L’Union européenne a notamment officiellement interpellé la Confédération sur le sujet jeudi dernier.