L'ONG de Médecins Sans Frontières est «choquée»: son personnel a observé la présence de mines antipersonnel dans des hôpitaux de trois régions reprises par l'Ukraine à la Russie. L'organisation dénonce ces faits dans un rapport jeudi à Genève.
Un peu plus d'un an après le début de la guerre en Ukraine, elle revient sur les indications relayées par son personnel, par les patients lors des milliers de consultations qu'elle a menées ou par les travailleurs de santé ukrainiens. MSF déplore de ne toujours pas avoir d'accès aux territoires contrôlés par la Russie.
Dans son rapport, elle mentionne la situation dans des régions ciblées par des attaques ou dans celles que l'armée ukrainienne a reprises aux Russes. Depuis un an, l'organisation a notamment évalué les besoins humanitaires de plus de 160 villes et villages près de Kerson et Donetsk. Une approche qui a ensuite permis d'établir ses activités médicales.
A l'intérieur des sites médicaux, c'est «choquant»
Certains territoires font face à des destructions rarement égalées, selon un responsable de l'ONG. Son personnel a notamment observé à trois reprises il y a quelques mois des mines antipersonnel dans des centres de santé en fonctionnement à Kherson, Donetsk et Izioum.
«L'utilisation de mines antipersonnel est assez répandue» dans les conflits, admet un autre responsable de l'organisation. Mais le recours à cet armement à l'intérieur de sites médicaux «est choquant».
Parmi les autres problèmes identifiés dans les hôpitaux, MSF mentionne des armes à sous-munitions et des pillages. Des véhicules médicaux ont été détruits. Des armes et des explosifs sont aussi parfois stockés dans certains d'entre eux.
Manque d'accès aux soins
Les patients manquent d'une prise en charge adaptée. Selon certains d'entre eux ou selon des rapports sur plus de 11'000 consultations ces derniers mois, certains malades n'ont pas eu accès aux soins pendant des mois. L'accès aux médicaments et aux infrastructures médicales est également largement restreint.
L'attitude difficilement anticipable de certains militaires russes serait en cause, selon le rapport de l'organisation. Celle-ci rappelle aux parties leur obligation de protéger les civils et les infrastructures civiles et de ne pas cibler les centres de santé. De même que l'importance d'un accès humanitaire sans entrave et de l'acheminement de médicaments ou encore de matériel médical.
Selon des chiffres relayés il y a deux semaines par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 850 assauts contre des centres de santé ont été menés en un an. Ils ont fait plus de 100 victimes.
(ATS)