Le président ukrainien a rejoint ses troupes dans une ville qui a pris une importance majeure depuis le début de la guerre.
Pour sa part, l'armée russe a dit avoir «repoussé» une attaque de drones en Crimée annexée, quelques jours après une rare visite du président Vladimir Poutine sur place.
«Région de Donetsk. Positions de première ligne des militaires ukrainiens en direction de Bakhmout», a annoncé Volodymyr Zelensky sur Telegram en publiant une vidéo de son déplacement mercredi dans les environs de cette ville, «presque encerclée» par les forces russes, selon un responsable des séparatistes prorusses.
Sa visite près de Bakhmout intervient quelques heures après le départ de Moscou du président chinois Xi Jinping, à l'issue d'un sommet avec Vladimir Poutine où ils ont affiché leur union face aux Occidentaux.
Volodymyr Zelensky effectuait ainsi sa deuxième visite dans la zone de Bakhmout, la première datant du 20 décembre, juste avant son déplacement historique aux Etats-Unis.
Sur les images, on le voit marcher dans un hangar, portant un pull noir, sans équipements de protection apparents, mais accompagné de militaires lourdement armés. Puis remettre des décorations à des soldats en tenue de combat.
«Je suis honoré de décorer les meilleurs de nos héros, de vous serrer la main et vous remercier pour la défense de notre Etat et de la souveraineté», leur a-t-il déclaré.
Frappe contre un immeuble
Plus tôt mercredi, la Russie a lancé 21 drones de combat de fabrication iranienne Shahed-136/131 contre l'Ukraine, une opération qui a commencé peu avant minuit, a déclaré l'armée de l'air ukrainienne, assurant en avoir abattu 16.
Outre l'envoi de ces «drones meurtriers iraniens», les Russes, selon cette source, ont tiré des missiles, il y a eu de «nombreux bombardements».
Sept personnes ont péri et neuf autres ont été blessées à Rjychtchiv, à environ 80 kilomètres au sud de Kiev, lors d'un raid de drones ayant touché un lycée professionnel dans la nuit de mardi à mercredi, selon Andriï Nebytov, le chef de la police de la région de Kiev.
Dans une autre frappe, au moins une personne a été tuée et 32 autres blessées, dont trois enfants, selon les secours, lorsque «deux missiles russes» se sont abattus sur un immeuble d'habitation à Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, d'après les autorités locales.
Volodymyr Zelensky a aussitôt accusé la Russie de «bombarder la ville avec une sauvagerie bestiale.»
3 drones ukrainiens détruits?
La Russie a assuré avoir «repoussé» mercredi une attaque de drones sur Sébastopol, le port d'attache de la Flotte russe de la mer Noire, dans le sud de la Crimée.
«Les trois appareils ont été détruits», a assuré le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, tandis que le gouverneur local n'a pas fait état de victime.
Depuis le début de l'offensive contre l'Ukraine, la Crimée, annexée par Moscou en 2014, a plusieurs fois été la cible de drones de combat, sans que Kiev ne revendique les attaques.
Selon Moscou, les ministres russe et turc de la Défense, Sergueï Choïgou et Hulusi Akar, ont par ailleurs discuté mercredi au téléphone de l'application de l'accord sur les céréales ukrainiennes en mer Noire, prolongé in extremis samedi, mais avec une incertitude sur sa durée.
Xi Jinping a quitté la Russie
Xi Jinping est quant à lui reparti dans la matinée de Russie où il a affiché son entente avec Vladimir Poutine face à l'Occident.
Les deux hommes avaient loué, la veille, l'entrée dans une «nouvelle ère» de leur relation «spéciale», le président russe appuyant prudemment le plan chinois destiné à régler le conflit en Ukraine, tout en accusant Kiev de le rejeter.
Le Kremlin a dit mercredi ne pas être surpris des commentaires critiques venant de l'Occident.
«Le fait que (la) réaction (occidentale) sur tous les sujets était de nature inamicale et hostile n'est une nouvelle pour personne», a raillé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Malgré les craintes occidentales sur de possibles livraisons d'armes chinoises à Moscou, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a indiqué qu'«à ce jour», Pékin n'avait pas «franchi cette ligne».
Dans ce contexte tendu, son homologue russe, Sergueï Lavrov, a jugé que la fourniture par Londres à l'Ukraine de munitions contenant de l'uranium appauvri, récemment évoquée par une responsable britannique, constituerait une «aggravation sérieuse» du conflit.
Vladimir Poutine a averti mardi que la Russie serait «contrainte de répliquer» si une telle livraison avait lieu.
Pour sa première année de guerre, l'Ukraine aura besoin de 411 milliards de dollars pour son redressement et sa reconstruction, ont par ailleurs estimé mercredi la Banque mondiale, l'ONU, l'UE et le gouvernement ukrainien.