Selon une commission
L'assaut du Capitole était le pic d'une «tentative de coup d'État»

L'assaut du Capitole a été la «culmination d'une tentative de coup d'État»: une commission d'enquête parlementaire a commencé jeudi à dévoiler la responsabilité exacte de Donald Trump dans l'attaque du 6 janvier 2021, lors d'auditions très attendues.
Publié: 10.06.2022 à 06:48 heures
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Dernière mise à jour: 10.06.2022 à 07:28 heures
Le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump avaient pris d'assaut le siège du Congrès américain. Jeudi, la commission d'enquête parlementaire sur cet événement doit livrer ses premières conclusions (archives).
Photo: MICHAEL REYNOLDS

Un homme aux cornes de bison déambulant dans les couloirs du Congrès américain, des élus rampant au sol avec des masques à gaz... Les manifestants ont pris d'assaut le siège du Congrès après «les encouragements» de l'ancien président, a déclaré Bennie Thompson, le chef de la commission dite du «6 janvier» en ouverture d'une série d'auditions censées prouver l'existence d'une campagne coordonnée pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020.

«Le 6 janvier a été la culmination d'une tentative de coup d'État», a affirmé Bennie Thompson. «Donald Trump était au centre de ce complot.»

Depuis près d'un an, ce groupe d'élus - 7 démocrates et 2 républicains - a entendu plus de 1000 témoins, dont deux enfants de l'ancien président et épluché 140'000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes de Donald Trump et son entourage avant, pendant, et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.

Vidéos exclusives diffusées

La commission parlementaire enquêtant sur la responsabilité de Donald Trump dans l'assaut du Capitole a diffusé jeudi des images inédites des violences du 6 janvier 2021 lors d'une audition très attendue.

Ces vidéos montrent des foules attaquant le siège du Congrès américain, appelant à «pendre» le vice-président Mike Pence, et un manifestant lisant des tweets de Donald Trump au mégaphone. Les images ont été retransmises en direct par de nombreuses chaînes d'information en continu.

Deux témoins écoutés

SMS, vidéos et tweets de l'ancien président à l'appui, des élus ont commencé à présenter les différents scénarios envisagés par l'ancien président et son entourage pour changer le cours de l'élection présidentielle de 2020, jusqu'à l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021

Lors de cette froide journée d'hiver, des milliers de ses partisans s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020 qui avait vu perdre l'ex-magnat de l'immobilier. Une foule avait pris d'assaut le siège du Congrès américain, provoquant une onde de choc mondiale.

Une agente de la police du Capitole, Caroline Edwards, «la première membre des forces de l'ordre à avoir été blessée par les émeutiers» le 6 janvier, ainsi qu'un auteur de documentaire, Nick Quested, dont l'équipe a documenté l'assaut, seront les premiers témoins de cette audition.

De nombreux Américains vont découvrir «pour la première fois» ce qu'il s'est réellement passé le 6 janvier, a affirmé le président Joe Biden jeudi.

Les révélations de la commission seront retransmises en direct sur de nombreuses chaînes d'information en continu, mais boudées par les médias les plus conservateurs - nouvelle illustration de la profonde ligne de fracture politique qui divise les États-Unis depuis cette attaque.

Une élection pas «légitime»

Car un an et demi après l'assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent fermement convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes. Et ce, malgré les innombrables preuves du contraire.

Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait l'éloge de cette journée jeudi, assurant que l'assaut du Capitole était le «plus grand mouvement de l'Histoire pour rendre à l'Amérique de sa grandeur».

La commission parlementaire juge son travail essentiel afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine ne se répète jamais, malgré des menaces bien réelles. «Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n'est pas terminé», a alerté Bennie Thompson.

L'enquête parlementaire fait donc face à un défi de taille, celui de présenter un récit, des preuves, capables de capter l'attention du grand public et de le convaincre de l'importance de ses révélations.

Mais la majorité des républicains rejettent ses travaux, le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, dénonçant la commission «la plus politique et la moins légitime de l'histoire des États-Unis». Son parti a d'ores et déjà promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.

(ATS)

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