En quête de réponses sur le rôle de Trump
L'Amérique replonge dans l'assaut du Capitole

L'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 a marqué l'Histoire. Mais un an et demi plus tard, une question cruciale demeure sans réponse: quelle a été la responsabilité exacte de Donald Trump?
Publié: 09.06.2022 à 22:38 heures
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Dernière mise à jour: 09.06.2022 à 22:39 heures
Les images de l'assaut du Capitole ont marqué le monde entier, mais le mystère demeure sur la réelle implication de l'ex-président Donald Trump.
Photo: AFP

Après quasiment un an d'enquête, une commission parlementaire présente jeudi ses premières conclusions.

Lors d'une audition prévue à 20H00 locales (00H00 GMT vendredi), la commission dite «du 6 janvier» promet de révéler comment le chaos de cette journée «a été le fruit d'une campagne coordonnée pour renverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020 et empêcher le transfert du pouvoir de Donald Trump à Joe Biden».

Plus de 1000 témoins entendus

Depuis près d'un an, ce groupe d'élus - sept démocrates et deux républicains - a entendu plus de 1000 témoins dont deux enfants de l'ancien président et épluché 140'000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.

SMS, projets de décrets et tweets de l'ancien président à l'appui, une série d'avocats et de témoins présenteront les différents scénarios envisagés par l'ancien président et son entourage pour changer le cours de l'élection présidentielle de 2020, jusqu'à l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

Lors de cette froide journée d'hiver, des milliers de ses partisans s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020 qui avait vu perdre l'ex-magnat de l'immobilier. Une foule avait pris d'assaut le siège du Congrès américain, provoquant une onde de choc mondiale.

Découvrir «pour la première fois» ce qu'il s'est passé

Une agente de la police du Capitole, Caroline Edwards, «la première membre des forces de l'ordre à avoir été blessée par les émeutiers» le 6 janvier, ainsi qu'un auteur de documentaire, Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice des «Proud Boys» pendant l'assaut, seront les premiers témoins de cette audition.

De nombreux Américains vont découvrir «pour la première fois» ce qu'il s'est réellement passé le 6 janvier, a affirmé le président Joe Biden jeudi.

Les révélations de la commission seront retransmises en direct sur de nombreuses chaînes d'information en continu, mais boudées par les médias les plus conservateurs -- nouvelle illustration de la profonde ligne de fracture politique qui divise les Etats-Unis depuis cette attaque.

Les trumpistes restent convaincus

Car un an et demi après l'assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent fermement convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes. Et ce, malgré les innombrables preuves du contraire.

Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait l'éloge de cette journée jeudi, assurant que l'assaut du Capitole était le «plus grand mouvement de l'Histoire pour rendre à l'Amérique de sa grandeur».

Les partisans de la commission parlementaire jugent son travail essentiel afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine ne se répète jamais.

Débat sur les «menaces en cours pour les USA»

Et le groupe d'élus a promis d'exposer les «menaces en cours pour la démocratie américaine».

Mais la majorité des républicains rejettent ses travaux, le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, dénonçant la commission «la plus politique et la moins légitime de l'histoire des Etats-Unis».

«Je ne vois pas d'audition aux heures de grande écoute sur les prix de l'essence, sur comment combattre l'inflation, nourrir nos enfants et rendre nos rues plus sûres», a-t-il tancé lors d'une conférence de presse.

Son parti a d'ores et déjà promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.

(AFP)

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