Depuis le début de la pandémie, les «Freiheitstrychler» (ndlr: «défenseurs de la liberté» en français) ont fait parler d’eux lors des manifestations anti-mesures sanitaires en faisant sonner leurs cloches. Aujourd’hui, ils ont choisi un nouveau combat avec la guerre en Ukraine. Ils ne soutiennent pas le pays envahi, mais le président russe, Vladimir Poutine.
Lors de la conférence sur la sécurité de Munich, les coronasceptiques ont participé à une manifestation contre l’OTAN. L’hôtel Bayerischer Hof ayant été bouclé, le groupe s’est rassemblé sur l’Odeonsplatz avec d’autres sympathisants de Vladimir Poutine pour une manifestation pro-russe. Lors du défilé, les membres du groupe portaient leur traditionnelle tenue, avec un badge supplémentaire. On y voit un drapeau russe et le message «je ne suis pas en guerre avec la Russie».
Kamala Harris qualifie les Russes de «criminels de guerre»
La semaine dernière, la réunion sur la politique de sécurité a rassemblé au moins 40 chefs d’État et de gouvernement dans la ville allemande. La question de l’aide dont l’Ukraine a besoin était au cœur de la conférence.
La vice-présidente américaine, Kamala Harris, a qualifié les Russes de «criminels de guerre» lors de la conférence. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ont exigé un «doublement» de l’aide militaire et économique à l’Ukraine.
Le groupe de protestataires suisses ne semble pas partager l’avis de ces dirigeants. Il condamne «l’escalade croissante de l’alliance guerrière de l’OTAN derrière le gouvernement de Volodymyr Zelensky».
«Nos terroristes sonores»
Sur Twitter, l’action des Suisses a suscité de nombreuses critiques et moqueries. Une vidéo s’y est répandue, qui a été visionnée 280’000 fois jusqu’à présent. «Pauvres Munichois», écrit par exemple un utilisateur. «Mon cul, 'les Suisses sont neutres dans ce conflit'! Ils terrorisent la population civile allemande en faisant du bruit», peut-on lire dans un autre commentaire.
Un internaute apparemment originaire de Suisse propose même un accord aux Allemands: «Désolé que vous deviez supporter nos terroristes sonores. Nous ne serions d’ailleurs pas contre le fait que vous gardiez tout de suite cette racaille.» L’initiative reçoit du soutien. «Nous ne voulons pas les récupérer», écrit un autre utilisateur.
Tricheur pédophile condamné
Les «Freiheitstrychler» n’ont pas répondu à la demande d’interview de Blick. Dernièrement, ils ont fait la une des journaux parce qu’un membre suisse du groupe a abusé de garçons en Autriche et tourné de la pornographie enfantine.
Globalement, depuis le début de la guerre en Ukraine, les coronasceptiques se sont approprié le sujet du conflit russo-ukrainien dans toute l’Europe. Ils ont ainsi été en première ligne, entre autres, lors de protestations sur la politique des réfugiés et la politique énergétique.