Tensions avec Vladimir Poutine
Evgueni Prigojine doute de l'avenir de son groupe Wagner

Avec la conquête de l'est de la ville très disputée de Bakhmout, le groupe Wagner a pu enregistrer un succès d'ampleur. Néanmoins, selon son dirigeant, Evgueni Prigojine, la troupe russe de mercenaires pourrait bientôt ne plus exister.
Publié: 09.03.2023 à 20:19 heures
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Le patron de Wagner, Evgueni Prigojine, laisse entendre que son groupe de mercenaires n'a pas d'avenir.
Photo: AFP
Carla De-Vizzi

Les violents combats autour de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, se poursuivent. Tant les soldats ukrainiens que le groupe de mercenaires Wagner, mis en place par le président russe Vladimir Poutine, se battent pour remporter cette bataille sanglante.

Ce n'est que récemment que le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, a annoncé la conquête de la partie orientale de la ville, peuplée par 71'000 habitants avant l'invasion. Mais malgré la progression de ses troupes, il a sous-entendu que son groupe pourrait bientôt disparaitre. «Beaucoup de choses ne vivent pas éternellement, comme Wagner peut-être», a déclaré Evgueni Prigojine dans une vidéo.

Est-ce «la dernière étape» de Wagner?

Il parle même d'une «dernière étape» pour son projet, sans dévoiler clairement ce qu'il entend par là. Le média allemand Focus avait mentionné la vidéo, dont l'authenticité n'a pas encore été vérifiée de manière indépendante.

Dans cette séquence, le chef de Wagner parle aussi de la conquête prévue de Bakhmout et critique une fois de plus l'armée régulière de Vladimir Poutine. «Pour l'instant, le monde n'a pas encore rencontré une armée russe bien entraînée», déclare-t-il.

Le chef de Wagner s'insurge depuis des semaines contre le Kremlin et son commandement militaire. Il se plaint régulièrement du fait que ses mercenaires manquent de munitions. Il déplore également le manque d'estime de Vladimir Poutine. Ce n'est que récemment qu'Evgueni Prigojine a menacé de retirer toutes ses troupes et de provoquer ainsi «l'effondrement de la ligne de combat russe». À cause de ses critiques répétées, il s'exposerait, selon des rumeurs, à une future peine de prison.

Aucun camp ne veut laisser Bakhmout à l'ennemi

On ne sait pas qui remportera la bataille sanglante de Bakhmout. Le fait est que, malgré de lourdes pertes, les deux camps refusent d'abandonner le combat. Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a souligné mardi soir que Kiev voulait continuer à tenir la «forteresse de Bakhmout», le Ministère russe de la Défense a, lui aussi, fait savoir qu'il voulait poursuivre la lutte avec la même vigueur.

L'enjeu autour de la cité ukrainienne est de taille. Dans une interview diffusée ce mercredi 8 mars, Volodymyr Zelensky a déclaré à CNN que si les Russes prennent la ville, «ils pourraient aller plus loin et prendre Kramatorsk et Sloviansk. La voie serait alors libre.»

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