Dimitri Lisitzki a du sang sur les mains. Ce Russe était le responsable du massacre d'Ilovaïsk, dans le Donbass. Mais aujourd'hui, le lieutenant-colonel russe n'est plus. «Le souvenir de ses actes continuera à vivre dans nos cœurs», écrit à son sujet son ancien directeur.
Souvenez-vous. La bataille d'Ilovaïsk avait été, en 2014, la première défaite majeure des Ukrainiens dans le Donbass après l'annexion de la Crimée. Pendant des semaines, des combattants ukrainiens volontaires avaient affronté des soldats russes.
Près de 7000 Ukrainiens avaient été encerclés. Le président russe Vladimir Poutine avait alors promis qu'un corridor humanitaire serait mis en place. Ce qui s'est avéré être une embuscade. Lorsque les Ukrainiens non armés ont emprunté ledit corridor, ils se sont trouvés bombardés par des mortiers, de l'artillerie et des chars. Près de 366 hommes non armés ont perdu la vie. Environ 300 Ukrainiens ont été faits prisonniers de guerre et 450 hommes ont été blessés.
Il a donné l'ordre de rompre l'armistice
Selon le journal d'investigation russe «The Insider», l'ordre de rompre le cessez-le-feu convenu avait été donné par un seul homme: Dimitri Lisitzki. Pour cette décision, Vladimir Poutine lui a décerné en 2015 la médaille de l'étoile d'or.
Il n'y a guère d'opérations militaires menées par la Russie auxquelles Dimitri Lisitzki n'a pas participé durant son service militaire. Il a pris part aux batailles en Abkhazie, au Daghestan et en Yougoslavie, en Syrie et dans le Donbass. Le site d'information News.ru écrit que le commandant servait depuis 2022 dans une zone qui englobe les territoires occupés de Donetsk et Lougansk.
Suicide ou vengeance des Ukrainiens?
On ne sait pas exactement comment Dimitri Lisitzki a perdu la vie. Yuri Butusow, rédacteur en chef du site ukrainien Censor, rapporte que les Ukrainiens se sont vengés et l'ont tué.
Les médias russes, de leur côté, ont affirmé que Dimitri Lisitski s'est tué avec une arme de chasse. Selon ses proches, le Russe souffrait de dépression et aurait parlé de suicide lorsqu'il a reçu une «plainte concernant sa mauvaise conduite envers ses collègues». Ça en aurait été trop pour le lieutenant-colonel russe.
«Il savait ce que c'était que d'être un vrai homme, d'aimer sa patrie et de rester dans les rangs jusqu'à la victoire», écrit le directeur de son ancienne université à Sébastopol, Vladimir Sitnikov, au sujet de son ex-étudiant sur Telegram. Le ministère russe de la Défense est resté silencieux jusqu'à présent sur la mort de celui qu'il qualifie de «héros tombé au combat».