Ses 5 objectifs controversés
Trump a fait un rêve: sa présidence transformera l'Amérique et le monde

Quel discours! Quelles promesses! Donald Trump est bel et bien passé à l'attaque dès son discours d'investiture à Washington. Il veut transformer l'Amérique. Laquelle a le pouvoir de transformer le monde. Et personne, a-t-il promis, ne pourra y faire obstacle.
Publié: 19:36 heures
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Dernière mise à jour: 20:37 heures
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Donald Trump a été investi ce lundi 20 janvier, au Capitole, 47e président des États-Unis.
Photo: Getty Images
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Richard WerlyJournaliste Blick

Jamais un président des Etats-Unis n’avait osé. Le discours prononcé par Donald Trump lors de son investiture, ce lundi 20 janvier à Washington, a détaillé un plan d’attaque massif. Logique. Ce chef de l’Etat qui a promis d’en finir avec les guerres et d’être «un faiseur de paix» et un «unificateur» vient, dans les faits, d’engager les hostilités avec tous ceux qui se mettront sur son chemin, pour empêcher le retour programmé de «l’âge d’or de l’Amérique qui commence maintenant», comme il l’a répété d’emblée.

Répété, oui. Car Donald Trump n’a pas cherché, dans son discours, à panser les plaies d’une campagne présidentielle au couteau, qui a radicalisé les Américains comme jamais. Au contraire. Ses objectifs n’ont pas varié et il y en a cinq principaux.

1er objectif: réformer radicalement l’Etat

Alors qu’il venait tout juste de jurer de respecter et de protéger la constitution des Etats-Unis, Donald Trump a désigné ses ennemis sous un qualificatif terrible: «the radical and corrupt establishment» (les élites radicales et corrompues). Place donc, à la chasse aux progressistes, même si le 47e président a plusieurs fois fait référence à la loi fondamentale. Il a parlé d’un «jour de libération» et juré d’en finir avec «l’instrumentalisation de la justice» (sous entendu, contre lui et ses partisans). Parmi ses premiers décrets, signés ce lundi, figurera celui créant le «Department of Government Efficiency» (Département de l’efficacité gouvernementale) qui sera codirigé par le milliardaire Elon Musk. Lequel, placé juste derrière Donald et Melania Trump, était aux premières loges, tout comme d’autres géants de la tech tels Jeff Bezos (Amazon), Mark Zuckerbeg (Facebook) ou Sundar Pichai (Microsoft).

2e objectif: chasser et déporter les migrants clandestins

L’on savait que ce point est au cœur du programme de Donald Trump. Mais là aussi, ses mots peuvent être interprétés comme une déclaration de guerre interne. La preuve? L’annonce de l’état d’urgence dans les Etats frontaliers du sud du pays où des troupes seront déployées (sans dire lesquelles?) le long de la frontière mexicaine. Fait important: le président Donald Trump a tenu, à plusieurs reprises, à saluer les différentes communautés qui composent les Etats-Unis. Il a salué la communauté hispanique. Il a parlé d’une société «color blind» (qui ne regarde pas la couleur de peau). Reste que l’objectif est désigné: les millions de migrants sans papiers ont été, dans ce premier discours, présentés comme les saboteurs de l’Amérique. Et les cartels de la drogue, qui tomberont sous le coup des lois anti-terroristes.

3e objectif: vendre le plus de pétrole possible

Tout le monde attendait cette formule et Donald Trump n’a pas manqué de la répéter, en annonçant l’état d’urgence énergétique. «Drill baby Drill» (Fore, bébé, Fore), a-t-il asséné la mine sombre, en jurant le retour de son pays à l’ère des hydrocarbures roi. Ce pétrole et ce gaz seront évidemment une arme, en particulier vis-à-vis de l’Europe, même si le Vieux Continent n’a pas été nommément cité dans son discours. Deux annonces importantes sur le plan économique: la confirmation de hausses des tarifs douaniers et la création d’un «External Revenue Service» pour collecter ses taxes, ainsi que l’abandon des subventions et des normes favorables aux voitures électriques. Trump veut que l’Amérique passe à la pompe. Et le monde aussi. L’univers n’est pas en reste puisque le président a mis la conquête de la planète Mars à l’agenda.

4e objectif: faire barrage aux «wokes»

Le mot «woke» n’a pas été prononcé par Donald Trump, mais son annonce est claire, seuls les genres masculin et féminin seront désormais en usage aux Etats-Unis, tandis que les programmes d’inclusion des minorités sexuelles dans l’armée seront abandonnés. L’on peut déceler aussi cette offensive anti-woke, antilibérale, à travers la promesse d’abandonner toute censure gouvernementale. Ce que cela veut dire n’est pas clair. Mais le programme «libertarien» d’Elon Musk, qui consiste à tout dire et à ne pas freiner les rapports de force, sera bien le mot d’ordre de la Maison-Blanche.

5e objectif: faire renaître l’Amérique impériale

La surprise du discours, centré sur les sujets domestiques, est venue de la non-mention de l’Ukraine, ou du Groenland, ce territoire danois du grand nord que l’administration Trump voudrait récupérer. La libération des otages à Gaza a été rapidement mentionnée. Les voisins méridionaux des Etats-Unis sont en revanche prévenus. Trump a réitéré son engagement à rebaptiser le Golfe du Mexique en Golfe de l’Amérique. Il a détaillé la présumée main mise chinoise sur le Canal de Panama dont il veut reprendre le contrôle. La vision messianique de l’Amérique n’a pas été oubliée: Trump a rappelé que son pays de pionniers avait vaincu «le fascisme et le communisme». «Réussir l’impossible est ce que nous avons toujours fait» a-t-il conclu.

Donald Trump a fait un rêve devant le monde entier, en direct: sa présidence transformera l’Amérique et le monde.

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