L’Angleterre a déclaré pour la première fois depuis 2018, l’état de sécheresse dans de nombreuses régions. En France, les incendies historiques ont provoqué des émissions records de Co2.
Et plus à l’Est, la République tchèque a enfin pu mettre terme à son plus grand incendie de l’histoire. Sans compter les incendies qui ravagent la Californie, le Portugal ou l’Espagne, la sécheresse historique que traverse le globe provoque de nombreuses conséquences dramatiques pour l’environnement.
«L’incendie… a été éteint»
Après trois semaines de combat, les pompiers tchèques ont enfin pu mettre terme au plus grand incendie de l’histoire du pays. Déclaré le 24 juillet, ce feu de forêt a ravagé près de 1100 hectares du parc national de la Suisse de Bohème, dans le nord de la République tchèque.
«L’incendie… a été éteint», a déclaré le ministre Vit Rakusan dans un tweet vendredi. Environ 6000 pompiers, professionnels et volontaires, ont été déployés pour lutter contre l’incendie qui a forcé l’évacuation de centaines de personnes.
Comme les soutiens européens apportés actuellement en France, des avions spéciaux d’Italie et de Suède ainsi que des hélicoptères venus de Pologne et de Slovaquie ont participé à l’opération.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l’incendie. Selon les responsables du parc national le désastre avait probablement été causé par l’activité humaine.
L’Angleterre a très chaud
La deuxième vague de chaleur qui s’abat sur le pays a forcé les autorités a déclaré un état de sécheresse dans plusieurs régions. Selon les scientifiques, ces épisodes vont se multiplier, s’allonger et s’intensifier sous l’effet du réchauffement climatique.
Une alerte orange «chaleur extrême» est en cours depuis ce jeudi et jusqu’à vendredi sur la quasi-totalité du sud de l’Angleterre et une partie du Pays de Galles, selon le prévisionniste britannique Met Office. Si le record absolu de 40,3°C atteint le 20 juillet ne sera pas atteint, des températures allant jusqu’à 36°C sont attendues pour le week-end.
«Chacun doit gérer sa quantité d’eau»
«Les approvisionnements en eau sont sûrs», ont affirmé le ministère et l’agence pour l’Environnement dans un communiqué, précisant que les autorités appellent les compagnies des eaux à «poursuivre leur planification préventive afin de protéger les approvisionnements essentiels en cas d’automne sec».
«Nous appelons chacun à gérer la quantité d’eau qu’il utilise en cette période exceptionnellement sèche», a déclaré le directeur exécutif de l’Agence pour l’environnement, Harvey Bradshaw.
«Nous sommes mieux préparés que jamais face aux périodes de temps chaud, mais nous continuerons à surveiller étroitement la situation, notamment l’impact sur les agriculteurs et l’environnement, et prendrons si nécessaire des mesures supplémentaires», a quant à lui déclaré le secrétaire d’État chargé de l’Eau, Steve Double.
La source de la Tamise à sec
Le Royaume-Uni a connu le mois de juillet le plus sec jamais enregistré dans certaines régions et le premier semestre le plus sec jamais enregistré depuis 1976.
La situation est telle que la source de la Tamise est à sec et le fleuve qui traverse Londres ne commence à couler qu’environ huit kilomètres plus loin en aval, une situation inédite.
Les incendies de végétation se multiplient, et dans les parcs londoniens comme dans une bonne partie du pays, le vert habituel des pelouses a cédé la place à un jaune paille et un sol poussiéreux.
La France toujours en proie des flammes
Alors que plusieurs régions françaises continues de brûler, des nouvelles données inquiétantes viennent s’ajouter. Le service de surveillance de l’atmosphère de Copernicus (CAMS) a affirmé, ce jeudi, que les émissions estimées provenant des feux de forêt pour les mois de juin, juillet et août sont les plus élevées depuis 2003.
Concrètement, lorsqu’un arbre brûle, la combustion libère du dioxyde de carbone (Co2). Depuis le début de l’année, plus d’un million de tonnes de carbone ont ainsi été libérées dans l’atmosphère par les incendies français, très largement au-dessus de la moyenne (un peu plus de 0,5 million de tonnes).
À ce rythme, le record sur l’ensemble de l’année 2003 à près d’1,3 million de tonnes pourrait être battu et faire de l’année 2022 la pire depuis le début des relevés.
Saison des feux pas terminée
La canicule dans la péninsule ibérique et le sud-ouest de la France «ont aggravé les incendies», explique Mark Parrington, scientifique de Copernicus.
La haute saison des feux n’étant pas encore terminée, les émissions pour toute l’année 2022 restent pour le moment inférieures à celles observées en 2003, l’année record selon les données du Global Fire Assimilation System (GFAS), qui se base sur des observations par satellites des incendies actifs et de la puissance radiative du feu.
Selon les statistiques consultées vendredi du système européen d’information sur les feux de forêt EFFIS, 60’558 hectares ont brûlé en France depuis janvier, 245’293 hectares en Espagne, et 76’423 hectares au Portugal.
(ATS)