Sa famille crie à l'injustice
Après l'attentat de Moscou, un suspect aurait été torturé à mort

Après l'attentat terroriste de Moscou au Crocus City Hall, les images des suspects torturés ont fait le tour du monde. On dispose désormais de nouveaux détails sur les méthodes brutales des Russes. Un des suspects aurait été maltraité si sévèrement qu'il en est mort.
Publié: 04.04.2024 à 06:10 heures
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Dernière mise à jour: 04.04.2024 à 07:42 heures
Askhab U. aurait été maltraité au poste de police, subissant des coups de pied et des coups de poing qui auraient causé des fractures aux côtes et à la colonne vertébrale.
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Johannes Hillig

L'assaut tragique qui a secoué le Crocus City Hall à Moscou continue de faire des remous. Les quatre assaillants qui y ont ouvert le feu, faisant plus de 140 victimes le 22 mars ont été arrêtés avant que l'attaque ne soit revendiquée par l'État islamique. En plus des quatre terroristes, 11 suspects ont été arrêtés. 

Parmi eux, Askhab U.*, originaire de Tchétchénie. Selon sa mère, il aurait été torturé à mort dans un poste de police. Officiellement, Askhab U. s'est pendu dans une cellule. Mais sa mère et le mouvement d'opposition tchétchène nommé 1Adat ont des doutes à ce sujet.

Il a encore appelé sa femme

Selon leurs informations, Askhab U. sortait du travail et attendait le bus pour rentrer chez lui quand soudain plusieurs hommes masqués l'ont attaqué. Il ne savait pas qu'il s'agissait de policiers et s'est défendu. Il a été arrêté, soupçonné d'avoir participé à l'attaque terroriste.

Après son arrestation, il aurait encore appelé sa femme pour l'informer de son arrestation. «Vous n'avez rien contre moi», aurait-il dit. Il se serait ensuite manifesté une nouvelle fois et aurait demandé qu'on vienne le chercher. Il aurait insulté certains policiers. Lorsque sa femme est arrivée au commissariat, Askhab U. n'était plus là.

Traces d'étouffement sur le cou

Selon 1Adat, Askhab U. aurait été maltraité au poste de police, subissant des coups de pied et des coups de poing qui lui auraient causé des fractures aux côtes et à la colonne vertébrale. Le mouvement d'opposition en est certain: les Russes l'ont frappé si fort que Askhab U. a été tué.

1Adat serait en possession d'enregistrements montrant que le corps d'Askhab U. est couvert d'hématomes. Des traces d'étouffement sont également visibles sur le cou. L'objectif était de dissimuler le fait qu'il avait été torturé à mort. Officiellement, Askhab U. se serait pendu. Pour la mère et l'épouse d'Askhab U., il est clair que le Tchétchène est innocent. Entre-temps, Askhab U. a été enterré dans son pays d'origine.

Plaies et hématomes

Ce n'est pas la première accusation de torture en rapport avec l'attentat. Fin mars, les quatre auteurs présumés ont comparu devant le tribunal avec des blessures visibles. Les hommes présentaient des visages fortement tuméfiés, des plaies et des hématomes. L'un des suspects aurait brièvement perdu connaissance. Le Kremlin a ensuite été accusé de torture par diverses organisations de défense des droits de l'homme.

Et ce n'est pas tout: avant même l'audience, des vidéos circulaient sur le net, dans lesquelles l'un des suspects se faisait probablement couper l'oreille par les forces de sécurité. Les observateurs pensent que le Kremlin se sert de ces images pour diffuser un message d'intimidation.

*Nom connu de la rédaction

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