La ville de Bakhmout est toujours très disputée. Depuis dix mois, les Russes tentent de s’emparer entièrement de la région. Les formes armées Wagner, menées par Evgueni Prigojine, sont en première ligne.
Mais ils n’y parviennent pas seuls, et l’armée russe est confrontée à un manque de personnel. C’est pourquoi même le fournisseur d’énergie public russe Gazprom envoie désormais une armée de volontaires sur le front. L’entreprise aurait déjà formé trois unités et les aurait envoyées en Ukraine. L’intérêt pour les membres de ces unités ne serait pas uniquement patriotique: on dit qu’ils peuvent gagner jusqu’à 8000 dollars américains par mois.
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L’on promettrait également à ces hommes de conclure leurs contrats directement avec le ministère russe de la Défense. Il s’agirait d'un mensonge, dénonce une unité de Gazprom dans un appel vidéo adressé au président russe Vladimir Poutine. C’est ce que rapporte le think tank américain Institute for Study of War (ISW).
Mauvais traitement et peu de munitions
Après avoir signé, les volontaires seraient contraints de rejoindre des armées privées, dont le groupe Wagner, se plaignent les soldats de Gazprom. Les mercenaires sont connus pour tuer parfois à coups de marteau des camarades qui ont déserté.
Toutefois, ils ne font pas vraiment partie de ces petites unités, ils ne servent que de chair à canon. Ils seraient donc maltraités en conséquence.
Les mercenaires de Wagner auraient menacé à plusieurs reprises d’abattre certains des volontaires de Gazprom s’ils quittaient leur poste. Beaucoup sont perdus d’avance. Car l’équipement est catastrophique. De plus, les munitions manquent. C’est pourquoi plusieurs combattants de Gazprom ont déjà dû abandonner leurs positions, comme l’affirme un blogueur militaire russe.
La Russie et l’Ukraine auraient toutes deux subi des pertes massives lors de la bataille de Bakhmout, où vivaient 70’000 personnes avant la guerre. Selon les experts, Bakhmout a acquis peu de valeur stratégique, mais une importance symbolique extrême. «Si la Russie s’empare de Bakhmout, ce sera une victoire à la Pyrrhus», affirme Mykola Bjeljeskov de l’Institut national des études stratégiques de Kiev.
(Avec l'AFP)