Ses propos interviennent alors que Moscou est en quête d'une victoire à quelques jours du premier anniversaire de son offensive le 24 février et que la Russie a intensifié ces dernières semaines son assaut dans l'est.
«Je pense que c'est mars ou avril. Pour prendre Bakhmout, il faut couper toutes les routes d'approvisionnement» ukrainiennes, a dit Evguéni Prigojine, fondateur de Wagner, dans une vidéo mise en ligne.
«Je pense qu'on aurait pris Bakhmout s'il n'y avait pas cette monstrueuse bureaucratie militaire, et si on ne nous mettait pas des bâtons dans les roues tous les jours», a fustigé Evguéni Prigojine dans une autre vidéo, étalant sur la place publique ses différends avec la hiérarchie militaire.
Le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, a pour sa part effectué jeudi la première visite d'un ministre de l'Etat hébreu en Ukraine depuis le début du conflit il y a un an. «Israël est résolument en solidarité avec les Ukrainiens et reste attaché à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a déclaré Eli Cohen lors d'une conférence de presse avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba. «Israël s'oppose fermement au meurtre de civils innocents», a-t-il encore martelé, après s'être rendu dans la ville martyre de Boutcha, symbole des atrocités dont est accusée la Russie, et au mémorial de Babi Yar, symbole de l'extermination des juifs d'Ukraine par les Nazis.
Il a ensuite rouvert officiellement l'ambassade israélienne à Kiev, symbole diplomatique fort alors que jusqu'ici, Israël avait pris soin de rester neutre dans le conflit, notamment à cause du rôle de Moscou au Proche Orient.
Sur la guerre en Ukraine
«De très nombreuses années»
Evguéni Prigojine a également estimé que le fait que Wagner ne puisse plus recruter de prisonniers en échange d'une amnistie constitue une «saignée» pour son organisation: «A un moment donné, le nombre des unités va baisser et en conséquence le volume des tâches qu'on veut exécuter» aussi, a-t-il prévenu.
Wagner est en première ligne dans l'offensive russe contre Bakhmout depuis l'été, au prix de pertes très importantes. Le groupe paramilitaire a recruté en grand nombre des détenus pour aller combattre en Ukraine. Evguéni Prigojine avait annoncé le 9 février que ce recrutement avait cessé, alors que les combats dans les environs de Bakhmout ont redoublé d'intensité depuis plusieurs semaines même si les avancées russes restent limitées.
La Russie continue en parallèle sa campagne de bombardements des infrastructures de son voisin, lançant une fois encore dans la nuit de mercredi à jeudi missiles et drones sur l'Ukraine. Au moins une personne, une femme de 79 ans, a été tuée, dans la région de Dnipropetrovsk.
L'intensification des combats dans l'est intervient alors que le conflit entrera prochainement dans sa deuxième année et que la Russie est suspectée de préparer un nouvel assaut d'ampleur. «Nous devons être préparés pour le long terme, cela peut durer de très nombreuses années», a même averti jeudi le Secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, dans un entretien à l'AFP. «Nous sommes là pour nous assurer que l'Ukraine gagne cette guerre», a-t-il promis.
Expulsion de diplomates
Les Occidentaux devraient livrer dans les semaines à venir à l'Ukraine chars modernes, blindés et missiles de longue portée, autant d'armements qui risquent d'accroître encore les problèmes de l'armée russe. Depuis plusieurs mois, Américains et Européens aident aussi Kiev à se défendre dans le cyberespace, où les attaques russes visant l'Ukraine ont augmenté de 250% en 2022, selon un rapport de Google. Convaincu que son armée l'emportera sur le terrain, le président russe Vladimir Poutine doit, lui, prononcer un important discours le 21 février.
La Russie a par ailleurs annoncé jeudi l'expulsion de quatre diplomates autrichiens en réponse à celle de quatre Russes plus tôt en février, que Moscou qualifie de geste «inamical et injustifié» de la part de Vienne. Seul allié européen de la Russie, le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, a de son côté déclaré jeudi que son pays ne se joindrait à l'assaut russe que s'il était directement attaqué, alors que les spéculations vont bon train depuis des mois sur ce sujet.
«Je suis prêt à combattre avec les Russes depuis le territoire du Bélarus uniquement dans un cas: si ne serait-ce qu'un soldat arrive de là-bas (de l'Ukraine) avec une arme sur notre territoire pour tuer nos gens», a-t-il affirmé lors d'une rencontre avec des médias étrangers à Minsk.
(AFP)