Une fois de plus, le président russe Vladimir Poutine a recours à des moyens plus que pervers pour faire gagner la Russie dans son invasion en Ukraine.
Cette fois-ci, le chef du Kremlin n'a pas eu à chercher très loin. Le froid glacial est devenu son meilleur ami pour parvenir à ses fins. La semaine dernière, les températures allant jusqu'à moins 35 degrés ont glacé le sang des russes dans de nombreuses régions.
Et Poutine a utilisé cette vague de froid pour une raison bien précise: attirer les détenus au front, en les privant de chauffage en prison. Avoir froid ou aller au front, telle est la devise, rapporte le «Bild».
Les prisonniers et les minorités en ligne de mire
La fondatrice de l'organisation non gouvernementale «La Russie derrière les barreaux», Olga Romanova, analyse cette stratégie du Kremlin: «Les conditions dans les prisons sont rendues tellement insupportables que les détenus préfèrent partir au combat en Ukraine», explique la journaliste militante.
Il est vrai que cette stratégie est particulièrement perfide. Les détenus font partie des trois groupes de la population qui ne bénéficient d'aucune compassion de leurs propres compatriotes. «Les prisonniers, les minorités qui vivent dans les régions pauvres et éloignées de Moscou et les nouveaux citoyens sont rejetés. Tant que ces trois groupes se battront et mourront en Ukraine, Poutine pourra faire croire à la population que tout va bien», analyse Olga Romanova.
«Les détenus sont sacrifiés en masse»
Ce n'est pas la première fois que le Kremlin recrute des détenus dans les prisons pour aller faire la guerre. Les milices de Wagner, dirigées par Evgueni Prigojine, ont été les premiers à mobiliser les prisonniers en échange de leur liberté. Mais depuis la mort tragique de leur chef, l'armée russe a pris le relai.
Les conditions pour les détenus sont les suivantes: s'ils acceptent de partir au front, l'impunité leur est promise après six mois de combat. De plus, une solde décente leur est versée, l'équivalent de 1870 francs suisses.
Malgré tous les efforts mis en place, les détenus ont de moins en moins envie de partir à la guerre. Les lourdes pertes russes ne leur annoncent rien de bon. Pour eux, l'impunité promise ne verra jamais le jour. Olga Romanova est également de cet avis: «Les détenus sont tout simplement envoyés en masse sur la ligne de défense ukrainienne et sacrifiés en masse comme de la chair à canon.»