C’est la découverte d’une carcasse d’un requin bleu près de la plage d’Hyères dans le Var qui a lancé le débat. La présence de requins en France va-t-elle devenir une habitude pour les vacanciers partis se dorer la pilule dans le Sud?
Même si cette espèce de requin n’est pas dangereuse pour l’humain, sa présence, inhabituelle, fait tiquer les scientifiques, selon les dernières révélations du Huffington Post.
Le réchauffement climatique impacte la faune marine
Le réchauffement des eaux provoque, chez certaines espèces, une multiplication exponentielle d’individus. Les images de milliers de méduses sur les plages italiennes en témoignent. Mais qu’en est-il des requins? Vont-ils se multiplier et coloniser les plages françaises?
Selon les explications apportées par le Huffington Post, il n’y a pas (trop) de risque. Il est maintenant connu que le réchauffement climatique a une influence directe sur la biodiversité marine. Les scientifiques ont pu observer un changement de comportement chez les grands requins blancs qui migrent toujours plus au nord des côtes américaines du Pacifique. Même constat du côté de l’Atlantique pour le requin-tigre.
Et en France?
Mais les requins français ne prennent pas exemple sur leurs semblables américains. Les eaux françaises sont déjà peuplées d’une cinquantaine d’espèces de requins dans la Méditerranée et plus d’une centaine dans l’Atlantique. Enlevez-vous l’image du grand requin blanc, la majorité de ces espèces sont des individus de moins de deux mètres, comme la roussette.
Et, rassurez-vous, les spécimens nageant près des côtes ne sont pas dangereux, et ceux qui pourraient l’être, vivent dans les eaux profondes au large. Un baigneur ou un surfeur ne s’aventurerait pas aussi loin.
«La mer est infestée d’humains, pas de requins»
Cette conclusion a cependant quelques exceptions: les territoires d'Outre-Mer. Les eaux polynésiennes et réunionnaises ont, quant à elles, l’habitude d’accueillir des requins bouledogues. C’est une espèce plutôt agressive qui présente un risque pour les vacanciers.
Mais là encore les attaques sont plutôt rares: seulement 72 par an en moyenne sur les 5 dernières années. D’une part parce que la baignade est seulement possible dans les lagons surveillés. D’autre part, parce qu’il n’y a presque plus de requins.
Le réchauffement climatique n’en est pas la cause. C’est bien la pêche qui vide les eaux. Prise dans les filets, une espèce sur deux est menacée d’extinction, selon le Huffington Post. Une situation critiquée par Bernard Seret, spécialiste des requins à l’Institut de recherche pour le développement.
Pour le spécialiste, l’humain prend toujours plus de place, empiétant sur les territoires des requins. Il n’a pas peur d’assurer: «La mer est infestée d’humains, pas de requins.» En prenant toujours plus de place, l’humain a plus de risque de se faire attaquer. C’est ce que sous-entend le spécialiste si le nombre d’attaques venait à augmenter. «Ce ne sont pas les squales qui ont changé de comportement, mais l’homme.»