Lors de l’investiture de Donald Trump en tant que 47e président des Etats-Unis, lundi 20 janvier, Elon Musk a marqué les esprits. Pas pour son discours, mais pour un geste jugé «étrange» qui suscite une vive polémique. «Je veux simplement dire merci, merci de l’avoir fait! Merci», a déclaré le milliardaire devant une foule de partisans, avant de se toucher la poitrine et de tendre son bras. Deux fois.
Rapidement, internautes et observateurs ont comparé ce geste à un salut nazi ou fasciste, déclenchant une avalanche de réactions. Plusieurs heures après le début de la polémique, Elon Musk a tenu à éteindre le feu. Il a réagi avec ironie à la polémique en suggérant à ses détracteurs de faire de «meilleurs coups tordus». «Franchement, ils ont besoin de meilleurs coups tordus. L'attaque du type 'tout le monde est Hitler' est tellement usée», a affirmé le patron de Tesla et Space X, dans un message posté sur sa plateforme X.
Des politiciens américains outrés
De nombreux responsables politiques américains ont condamné l’attitude de Musk. Le groupe «Les Républicains contre Trump», qui compte près de 800'000 abonnés sur X, a publié une vidéo accompagnée de la question: «Attendez, est-ce que Musk vient de faire un salut nazi?» Le représentant démocrate Jerry Nadler s’est également indigné: «Je n’aurais jamais imaginé voir un jour ce qui ressemble à un salut hitlérien être exécuté derrière le sceau présidentiel.»
Pour Claire Aubin, historienne française spécialiste du nazisme aux Etats-Unis, nul doute sur l'interprétation du geste d'Elon Musk. «Mon opinion de professionnelle, c’est que vous avez tous raison», a-t-elle écrit sur X, confirmant que le geste de Musk peut être perçu comme une allusion explicite au nazisme.
Sur le spectre
Les commentateurs conservateurs ont balayé cette question polémique d'un revers de main. Ils qualifient de simple illustration des mouvements physiques parfois maladroits d’Elon Musk, relève le média américain Politico. Le milliardaire s’est déjà distingué par le passé pour ses performances scéniques, notamment avec son célèbre «dark MAGA jump» lors d’un meeting de Trump à Butler, en Pennsylvanie.
D’autres observateurs ont attribué ce geste à des traits associés au spectre autistique du milliardaire sud-africain. Batya Ungar-Sargon, responsable de la section Opinions du magazine «Newsweek» a justement défendu Elon Musk sur X: «Il s’agit d’un homme atteint d’Asperger qui lance avec exubérance son cœur à la foule.» Elle continue en expliquant qu'en tant qu'«ami des juifs» le magnat de la tech ne se serait pas permis de réaliser un salut nazi.
De fait, après son geste polémique, Elon Musk a continué son discours: «Mon coeur va à vous. C'est grâce à vous que le futur de la civilisation est assuré. Grâce à vous que nous allons avoir des villes en sécurité, des frontières sécurisées (...). Et nous allons mettre DOGE sur Mars!» Une référence non seulement à son rôle au sein de l'administration Trump, où il est chargé de tailler dans les coûts de l'administration, mais également à l'ambition de son entreprise SpaceX d'aller sur Mars.