Pour un «partage équitable des richesses»
Les Kurdes syriens appellent à l'arrêt total des combats dans le pays

Les Kurdes syriens appellent à l'arrêt des combats en Syrie et tendent la main au nouveau pouvoir islamiste à Damas. Ils proposent un dialogue national et un partage équitable des richesses, tout en soulignant l'importance de l'unité territoriale.
Publié: 12:35 heures
Des personnes assistent aux funérailles de cinq combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes qui ont été tués à Manbij lors d'affrontements avec des factions d'opposition soutenues par la Turquie plus tôt cette semaine, à Qamishli dans le nord-est de la Syrie.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Les Kurdes syriens, qui contrôlent une partie du nord-est du pays, ont appelé lundi à l'arrêt total des combats sur le territoire syrien et tendu la main au nouveau pouvoir, dominé par des islamistes, en place à Damas.

Entamer un dialogue national

Dans un communiqué lu à la presse à Raqa par son chef du conseil exécutif, Hussein Othman, l'administration autonome kurde a appelé à «l'arrêt des opérations militaires sur l'ensemble du territoire syrien pour entamer un dialogue national».

Cette initiative intervient plus d'une semaine après qu'une coalition dirigée par le groupe radical islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris le pouvoir à Damas le 8 décembre, à l'issue d'une offensive fulgurante lancée depuis le nord de la Syrie.

218 morts et un nouvel assaut en préparation

Dans le même temps, des groupes armés proturcs ont lancé une offensive contre les forces dirigées par les Kurdes dans le nord-est du pays. Ils ont annoncé la semaine dernière avoir pris le contrôle de Deir Ezzor et de Manbij après avoir ravi l'enclave septentrionale stratégique de Tal Rifaat. Une médiation américaine a permis mercredi de conclure une trêve à Manbij, où les combats ont fait 218 morts.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les groupes soutenus par Ankara se préparent à lancer l'assaut sur la ville de Kobané, tenue par les forces dirigées par les Kurdes. Acteur majeur dans le conflit en Syrie et soutien des nouvelles autorités, la Turquie a été l'un des premiers pays à rouvrir, samedi, son ambassade à Damas.

Les Kurdes prêts à un partage équitable

Les Kurdes syriens sont la principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS,) soutenues par les Etats-Unis et qui ont été le fer de la lance de la lutte contre le groupe jihadiste État islamique. Ils ont déjà effectué un premier geste d'ouverture envers les nouvelles autorités syriennes en adoptant le drapeau syrien de l'indépendance, qui flotte désormais dans la capitale.

Lundi, l'administration autonome kurde affirme que «la politique d'exclusion et de marginalisation qui a détruit la Syrie doit se terminer et toutes les forces politiques doivent bâtir la nouvelle Syrie». Elle appelle à «une réunion urgente à Damas avec la participation des forces politiques syriennes pour unifier leurs points de vue au sujet de la période transitoire».

Les Kurdes syriens soulignent en outre la nécessité de «préserver l'unité et la souveraineté des territoires syriens», et «le protéger des attaques de la Turquie et ses mercenaires». Ils se déclarent pour «un partage équitable des richesses» du pays, alors qu'une grande partie des zones pétrolières est sous leur contrôle.

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