Plus de 25 morts
Le village de Tchapliné en choc après la frappe russe meurtrière

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Publié: 25.08.2022 à 23:16 heures
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Dernière mise à jour: 25.08.2022 à 23:20 heures
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Image diffusée le 25 août 2022 par les chemins de fer ukrainiens d'un train qui a brûlé après une frappe russe dans une gare du village ukrainien de Tchapliné dans la région de Dnipropetrovsk.
Photo: HANDOUT

«C’est tellement dommage pour ce garçon, tellement dommage», dit Viktor, un habitant du village ukrainien de Tchapliné, dont le petit voisin a été tué par un bombardement russe dans sa maison.

Plusieurs missiles russes sont tombés mercredi après-midi sur cette localité de 4000 personnes, un nœud ferroviaire de la région de Dnipropetrovsk (centre-est), faisant 25 morts dont deux enfants et 31 blessés, selon le dernier bilan annoncé jeudi par la présidence.

«La maison n’existait plus»

«Un garçon de 11 ans a été tué sous les décombres, encore un enfant de six ans est mort dans une voiture incendiée près de la gare», a indiqué le chef adjoint de la présidence Kyrylo Tymochenko sur Telegram.

Un des missiles a détruit la maison des voisins de Viktor laissant un énorme cratère dans la cour. Cet homme aux cheveux gris en polo bleu n’était pas chez lui mais il a entendu des explosions de loin.

«Ma fille m’a téléphoné pour dire quel cauchemar s’est passé ici. Je suis rentré à vélo. La maison à côté, elle n’existait plus. Il y avait un trou de cinq mètres de profondeur», raconte l’homme.

Un deuxième enfant

La voisine et son fils, blessés, ont été envoyés à l’hôpital. Mais les locaux savaient qu’il y avait encore un deuxième enfant sous les décombres et ont commencé à les déblayer.

«Après les secouristes sont arrivés et on l’a sorti» mort, poursuit Viktor. «On le voyait tous les jours, c’est comme si c’était notre gamin», se désole-t-il.

Sa fille et sa belle-mère étaient sur place au moment de la frappe. «Elles étaient en choc toutes les deux», raconte Kateryna, l’épouse de Viktor, au bout de larmes. «Dieu merci elles sont restées vivantes».

L’attaque a touché la gare et «cinq wagons ont pris feu», a indiqué Artem Jouravliov, un responsable local du service d’Etat des situations d’urgence.

La société ukrainienne des chemins de fer a fait état de trois de ses employés tués et quatre autres blessés et publié des photos de wagons passagers calcinés.

Jour de l’indépendance

Ce bombardement intervenait au moment où l’Ukraine célébrait le jour de l’Indépendance, qui commémore sa séparation de l’URSS en 1991. Elle venait aussi alors que ce pays entrait mercredi dans son septième mois de l’invasion russe, lancée le 24 février.

Moscou a affirmé avoir frappé «un train militaire» en partance pour «les zones de combat» de l’est de l’Ukraine, l’objectif stratégique prioritaire de Moscou.

Un missile Iskander «a directement touché un train militaire dans la gare de Tchapliné […] éliminant plus de 200 militaires de la réserve des forces armées ukrainiennes» ainsi que des équipements, a déclaré le ministère russe de la Défense.

Des civils touchés

Le parquet général ukrainien a de son côté indiqué que «10 civils ont été tués» à la gare de Tchapliné et dans ses environs, laissant ouverte la possibilité que les autres victimes ne soient pas des civils.

«Voilà ce que la Russie nous a fait», Anatoliï, une soixantaine, montre sa maison dévastée. «Pas de voiture, pas de maison, pas de remise», énumère-t-il.

Derrière lui, sa vielle Lada bleue n’a plus une seule vitre. Sa carrosserie est fortement endommagée par des morceaux de toiture. Sur le toit, il ne reste plus que de la charpente et la cheminée.

«On pensait depuis longtemps qu’il allait y avoir un bombardement. Mais on ne pensait pas qu’ils allaient bombarder des civils», dit Anatoliï.

(AFP)

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