Des photos publiées jeudi sur les réseaux sociaux montrent qu’un système antiaérien Pantsir-S1 a été installé sur le toit du bâtiment de huit étages du ministère russe de la Défense. Une autre vidéo montre comment un système de défense antiaérienne de 35 tonnes a été hissé sur le toit d’un bâtiment éducatif dans le quartier moscovite de Taganka, à 2,41 km au sud-est du Kremlin.
Ces dispositifs visent à assurer la protection des lieux. Le système de missiles Pantsir-S1 est efficace contre des cibles aériennes à une courte distance, jusqu’à 20 kilomètres. Coût de chaque structure: environ 15 millions de francs.
Nos derniers articles sur la Russie
Il n’y a pas de confirmation officielle de la part de l’armée russe. Plusieurs médias nationaux ont toutefois fait état ces dernières semaines du déploiement de missiles à longue portée de type S-400 à Moscou. Les missiles S-400 et le système Pantsir-S1 sont souvent utilisés conjointement. Les blogueurs proches du Kremlin voient dans l’apparition de cette défense antiaérienne un indice que le Kremlin s’inquiète de plus en plus des attaques ukrainiennes contre les villes russes.
«Il est bon de planifier à l’avance»
Cette crainte n’est pas infondée. Ces derniers mois, l’Ukraine a déjà réussi à plusieurs reprises à attaquer des cibles sur le sol russe. Plusieurs explosions ont eu lieu sur des installations militaires – dont des bases aériennes. Ces bases abritaient des bombardiers stratégiques pour la Russie.
Des officiels ukrainiens ont récemment déclaré que l’armée avait commencé à tester des drones d’une portée de 1000 kilomètres. Ce qui exposerait Moscou à la force de frappe de ces missiles. «La Russie a depuis longtemps mis la priorité sur le maintien d’une défense aérienne terrestre avancée, mais il est de plus en plus évident qu’elle a des difficultés pour contrer les menaces aériennes sur des territoires plus reculés», écrivait le ministère britannique de la Défense l’année dernière, au lendemain des explosions sur la base aérienne russe d’Engels.
Alexander Kots, un célèbre journaliste russe favorable à la guerre en Ukraine, part du principe que les frappes contre Moscou et d’autres régions ne sont qu’une question de temps. «Il est bon de commencer à planifier à l’avance et pas seulement après les premières frappes», estime-t-il.
Des forêts défrichées pour faire de la place
Le fait que la chaîne d’information russe VChK-OGPU ait rendu public il y a quelques jours, sans citer ses sources, que le bouclier antiaérien est en train d’être étendu dans les régions autour de Moscou semble confirmer l’information. Des images sur Telegram montrent que des forêts sont actuellement défrichées. Cette action viserait à faire de la place pour installer d’autres systèmes de défense.
Dernièrement, le chef du service de renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov a annoncé dans une interview accordée à ABC News qu’il y aurait probablement d’autres attaques sur le territoire russe – au plus tard au printemps. L’Ukraine planifierait alors une «grande avancée». En décembre déjà, «Forbes» avait rapporté que l’Ukraine possédait les armes nécessaires pour attaquer la capitale russe.