Comme le révèle la chaîne d'information russe VChK-OGPU, toutefois sans préciser ses sources, le bouclier antiaérien au-dessus de Moscou est en train d'être renforcé. La raison? Le Kremlin craindrait des attaques ukrainiennes sur la capitale. Des images montrent comment les forêts autour de la métropole sont défrichées – pour faire place à de nouveaux systèmes de défense antiaérienne, selon la chaîne.
La plupart de ces systèmes se trouveraient dans des arrondissements au sud et au sud-est de la région de Moscou, mais il y en aurait aussi à l'intérieur de la ville – par exemple, dans le parc de Lossiny Ostrov. Une source de la GPU (police politique) a confirmé que des documents ont été présentés aux forces de l'ordre moscovites, dans lesquels le Ministère de la défense est cité comme commanditaire.
«Attiser l'incertitude dans les rangs russes»
Selon cette source, le renforcement de la sécurité serait dû à deux facteurs. En octobre, un drone ukrainien est tombé sur la base aérienne militaire de Shaikovka dans la région de Kalouga (à environ 300 kilomètres de Moscou). Cet incident a démontré que certains éléments du bouclier antiaérien russe devaient être renouvelés d'urgence.
En outre, Kyrylo Boudanov, chef du service de renseignement militaire ukrainien, a annoncé dans une interview accordée à ABC News qu'il y aurait probablement d'autres attaques sur le territoire russe - au plus tard au printemps. L'Ukraine planifierait alors une «grande avancée». Dès le début de la guerre, des cibles russes ont été visées à plusieurs reprises – les frappes d'hélicoptères contre une raffinerie à Belgorod, l'attentat à l'explosif sur le pont de Crimée et les récentes attaques contre des aérodromes russes ne sont que quelques exemples.
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L'Ukraine n'a toutefois revendiqué pratiquement aucune de ces attaques. Il y a une bonne raison à cela, explique Marcel Berni, stratège militaire à l'EPFZ: «Les opérations militaires telles que celles menées actuellement par l'Ukraine sont particulièrement efficaces lorsqu'elles le sont de manière cachée. Les messages cryptés en provenance de Kiev visent à désorienter l'adversaire et à attiser l'incertitude dans les rangs russes.» Reste à savoir si du côté ukrainien, on fera également profil bas au printemps.
Vers une escalade du conflit?
Déjà en décembre, le magazine «Forbes» rapportait que l'Ukraine possédait les armes nécessaires pour attaquer la capitale russe. «Cela ne signifie en aucun cas que l'Ukraine va attaquer Moscou», précisait toutefois Mick Ryan, un général de l'armée australienne à la retraite. Il est en réalité même peu probable que le gouvernement ukrainien décide d'attaquer la capitale russe. Mais la possibilité d'une frappe «va engendrer quelques nuits blanches pour les habitants de Moscou, y compris au Kremlin», écrivait alors Mick Ryan.
Une attaque contre Moscou constituerait une escalade dans les campagnes ukrainiennes menées depuis des mois contre la Russie, qui se sont jusqu'à présent concentrées sur les bases aériennes, les ponts et les cibles logistiques, dont beaucoup se trouvent derrière les lignes russes, en territoire ukrainien occupé par les forces de Vladimir Poutine et dans des zones russes proches de la frontière.