On est encore loin d'une Troisième Guerre mondiale
Avec son nouveau décret, Poutine se rapproche d'une possible attaque nucléaire

Ce n'est pas la première fois que Poutine menace l'Occident avec ses armes nucléaires. Mais un nouveau décret vient assouplir leur utilisation. Une escalade nucléaire semble plus que jamais possible. Mais que se cache-t-il exactement derrière ce décret? Explications.
Publié: 20.11.2024 à 18:39 heures
1/4
Dans la doctrine signée, l'utilisation d'armes nucléaires est toujours qualifiée de mesure extrême de dissuasion.
Photo: IMAGO/SNA
Daniel_Macher_Journalist Newsteam_Blick.ch_2-Bearbeitet.jpg
Daniel Macher

Depuis le début de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine en février 2022, le président russe Vladimir Poutine ne cesse de brandir l'utilisation d'armes nucléaires. Jusqu'à présent, il n'a pas mis ses menaces à exécution.

Mais au mois de septembre, le chef du Kremlin avait annoncé des changements dans la politique d'armement nucléaire, signant un pas de plus vers l'escalade du conflit. Vladimir Poutine a désormais signé une doctrine en ce sens, qui permet à la Russie d'utiliser plus largement ses armes nucléaires à l'avenir.

Qu'est-ce que ce décret va changer?

Grâce aux modifications apportées dans le décret, le Kremlin pourrait à l'avenir répondre à une attaque d'un Etat sans arme atomique par une réponse nucléaire – si cette dernière a été menée par la participation ou le soutien d'un Etat possédant des armes nucléaires. Concrètement, la Russie pourrait riposter avec une bombe A à des «attaques aériennes massives», même si des armes conventionnelles sont utilisées.

Le nouveau décret permettrait donc à Vladimir Poutine d'attaquer l'Ukraine avec des armes nucléaires en cas d'offensive contre Moscou – Kiev ayant déjà touché la Russie avec des missiles à longue portée américains. Les puissances nucléaires occidentales comme la France ou les Etats-Unis se retrouvent sous haute tension.

Le décret va encore plus loin

Avec le nouveau décret, la Biélorussie est également placée sous le parapluie nucléaire de Moscou. Une attaque contre cet allié justifierait également une frappe nucléaire, même si elle était menée avec des armes conventionnelles.

Le «lancement massif» d'avions stratégiques ou tactiques, de missiles ou de drones par-dessus les frontières russes pourraient conduire à une escalade nucléaire, comme le précise le texte de loi. 

Des armes nucléaires comme «mesure de dissuasion»

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré: «Il était nécessaire de mettre nos principes en accord avec la situation actuelle.» Il s'agit selon lui d'un document «très important» dont les pays étrangers devraient se préoccuper. La Russie a toujours considéré les armes nucléaires comme une «mesure de dissuasion» et ne les utilisera que si elle s'y sent «obligée», a poursuivi Dmitri Peskov.

Il reste toutefois peu probable que Vladimir Poutine mette effectivement ses menaces à exécution. Car l'offensive des Ukrainiens dans la ville russe de Koursk remplit depuis des mois déjà, du point de vue des Russes, les conditions d'une attaque nucléaire.

Le décret: pas une réaction aux Etats-Unis?

Le décret est intervenu deux jours après l'autorisation des Etats-Unis d'utiliser ses armes à longue portée livrées contre des cibles militaires à l'intérieur de la Russie. Dmitri Peskov a clamé que «l'Occident tout entier» avait déclenché une «guerre» contre la Russie.

Toutefois, le décret n'a rien à voir avec la récente décision de Joe Biden, assure-t-il. Il a précisé que Vladimir Poutine avait donné cette instruction depuis longtemps.

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la