Avec le lancement de la Moonswatch, collaboration entre Omega et Swatch, Nick Hayek a réussi le coup de l’année dans l’industrie horlogère suisse. «Nous étions sûrs que ce serait un succès», a déclaré, facétieux, l’entrepreneur dans une interview accordée à «Bilanz».
Il s’agit de la première interview donnée depuis que la collection de onze montres Moonswatch est sortie, fin mars. Elle avait alors fait un carton, et les files d’attente s’étaient multipliées pour s'offrir un des modèles, de Zurich à Rome en passant par Sydney. La collection comprend un modèle par planète, plus un pour le soleil et un autre pour la lune.
Du plaisir et de la provocation
Mais si Nick Hayek voulait faire parler de la marque, l’ampleur du phénomène l’a surpris lui-même. «Il y a eu une ruée comme je n’en avais plus connue depuis 20 ans», témoigne-t-il, tout en précisant, avec une certaine malice: «Je voulais apporter plus de plaisir et de provocation dans la branche.»
Nick Hayek révèle que le projet a été «planifié et réalisé en secret de A à Z». Omega a fourni le design de référence et l’histoire, sa Speedmaster ayant été sur la lune. Swatch, de son côté, a fourni le matériau, la biocéramique, dans lequel la montre est fabriquée.
«La demande a explosé!»
Si les montres ne sont pas en édition limitée, leur distribution, elle, présente quelques limites. Les modèles de Moonswatch à 250 francs (contre 6000 pour une Speedmaster de chez Omega) sont ainsi disponibles dans seulement onze magasins Swatch dans le monde.
Il n’empêche, le groupe aurait-il été tenté de limiter les capacités de production du modèle pour provoquer un trend? Nick Hayek s’en défend: «Ce n’était même plus une question de capacité, la demande a juste explosé!»
La Moonswatch a été lancée le 26 mars. Dès les premières heures du matin, de nombreux amateurs d’horlogerie s’étaient amassés devant les magasins Swatch en Suisse, mais aussi en France, en Italie, au Japon ou en Australie. À Zurich, toutes les pièces avaient été vendues à 11h30.
(Adaptation par Alexandre Cudré)