Banques, entreprises industrielles, sociétés pharmaceutiques… De nombreuses entreprises suisses ont fui la Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. A l’exception de quelques enseignes, qui ont continué comme si de rien n’était.
Manque de bol: des chercheurs de l’université américaine de Yale ont mis ces entreprises au pilori en listant celles continuant à faire affaire sur le territoire russe.
Parmi elles, l’entreprise suisse de spécialités chimiques Sika et le contrôleur de marchandises genevois SGS. Et la démarche semble porter ses fruits: ces marques feraient désormais elles aussi marche arrière en réduisant leurs activités au pays du Kremlin.
«Business as usual»
La pression de l’opinion publique est-elle devenue trop forte? C’est bien possible. Sika fait savoir que ses activités commerciales en Russie ont été réduites depuis début mars 2022. Les importations et exportations ont été stoppées.
SGS a également été classée par les chercheurs de Yale comme une entreprise faisant du «business as usual» malgré la guerre. Le poids lourd suisse n’a toutefois jamais pris publiquement position sur les affaires russes.
D’autres restent
D’autres entreprises continuent cependant d’exercer leurs activités en Russie. Le constructeur de grues Liebherr veut par exemple honorer les contrats existants. Il renonce toutefois à des investissements ou à de la publicité. Liebherr ne fournit plus non plus les personnes et les entreprises sanctionnées. Le constructeur de grues invoque «le devoir d’assistance envers les collaborateurs russes».
L’entreprise de logistique Bertschi de Dürrenäsch AG reste également active en terres russes afin de pouvoir, selon ses propres dires, maintenir les chaînes de livraison. Quelques 90 employés travaillent sur place, dont la plupart sont des chauffeurs de camion.
Les grandes banques suisses UBS et Credit Suisse y sont elles aussi toujours actives. Elles ont certes annoncé qu’elles allaient réduire leurs activités, mais leur retrait serait toutefois plus compliqué que dans d’autres secteurs. Ceci supposément en raison de «réglementations plus strictes» dans le secteur financier.
(Adaptation par Nora Foti)