Loukachenko soutient Poutine
Le pacte des dictateurs peut être dangereux pour la Biélorussie

La Russie et la Biélorussie veulent mettre en place une force de combat régionale commune. C'est ce qu'a annoncé lundi le dirigeant biélorusse, Alexandre Loukachenko. Pour lui, cela comporte toutefois des risques. Blick fait le point sur la question.
Publié: 11.10.2022 à 05:56 heures
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Dernière mise à jour: 11.10.2022 à 07:30 heures
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Le chef d'Etat biélorusse, Alexandre Loukachenko, et le président russe, Vladimir Poutine, veulent envoyer des unités de combat communes.
Photo: IMAGO/SNA
Tobias Ochsenbein

La Russie et la Biélorussie veulent envoyer des unités de combat communes en Ukraine. C'est ce qu'a annoncé lundi le chef d'Etat biélorusse, Alexandre Loukachenko, après avoir rencontré à Saint-Pétersbourg le chef du Kremlin, Vladimir Poutine. Alexandre Loukachenko aurait ordonné le déploiement des troupes il y a deux jours déjà. Elles seraient encore stationnées en Biélorussie.

«Nous avons décidé de mettre en place une alliance régionale entre la Fédération de Russie et la République de Biélorussie», a déclaré le dirigeant de Minsk, selon l'agence de presse publique biélorusse Beta. Il n'a toutefois pas donné d'indications sur l'emplacement des troupes. La raison de cette décision? L'Ukraine de préparerait une attaque contre la Biélorussie, selon ses dires.

Des annonces risquées

Depuis l'invasion russe en Ukraine et le début de la guerre, le 24 février, une implication de la Biélorussie sur le front a toujours fait l'objet de spéculations. Minsk joue déjà un rôle non négligeable depuis le début du conflit: il a été possible pour les Russes d'attaquer la capitale ukrainienne depuis ce pays - les dernières attaques, ce lundi, ont probablement aussi été menées depuis la Biélorussie. Et les forces armées de Minsk et de Moscou ont régulièrement organisé des exercices et des manœuvres à partir de bases en Biélorussie. Les troupes d'Alexandre Loukachenko ne sont toutefois pas intervenues directement, jusqu'à présent.

Mais on ne sait pas encore si le dirigeant enverra bientôt ses troupes en Ukraine, ni dans quelle mesure leur engagement pourrait changer la situation sur le front. Car contrairement à l'armée ukrainienne, l'armée biélorusse n'est pas vraiment expérimentée au combat.

Pour Carlo Masala, professeur de politique internationale à la faculté des sciences politiques et sociales de l'université de la Bundeswehr à Munich, cette mesure représente un risque pour Alexandre Loukachenko, comme il l'écrit sur Twitter. En effet, selon lui, ni l'armée, ni la population biélorusse n'expriment une grande sympathie à l'idée que les forces armées participent à la guerre en Ukraine.

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L'Ukraine, un partenaire commercial important

La Biélorussie et l'Ukraine sont des partenaires stratégiques et entretiennent des relations étroites dans de nombreux domaines, comme l'écrit le Centre fédéral allemand pour l'éducation politique dans une analyse. Si le pays entre en guerre contre l'Ukraine, il pourrait perdre son voisin en tant qu'interlocuteur commercial important.

Les relations avec l'Union européenne et les pays membres de l'OTAN devraient également souffrir des dernières annonces. Elles sont déjà très tendues depuis les manifestations de 2020. A l'époque, l'UE avait imposé de nombreuses sanctions à la Biélorussie. Alexandre Loukachenko devra également se demander si une entrée en guerre et les nouvelles sanctions qui en découleraient n'encourageraient pas à nouveau les protestations dans les rues de ses propres villes. Jusqu'où le dictateur de Minsk sera-t-il prêt à aller pour aider son homologue russe?

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