Difficile d’imaginer qu’il y a quelques jours encore, la petite ville de Lahaina, sur l’île hawaïenne de Maui, fourmillait de vie. Cette localité de 13’000 habitants – qui accueillait des centaines de milliers de touristes chaque année – a été ravagée par les flammes. Mais pas dans tout à fait dans son entièreté… Parmi les ruines calcinées, une maison verte et blanche se dresse encore. Elle semble avoir été épargnée par le feu. Comment est-ce possible?
Le journal «Bild» a interrogé à ce sujet l’ancien président de l’organisation allemande de protection contre les catastrophes, Alfred Broemme, qui est également pompier. Selon lui, des vents favorables sont probablement la cause de cet heureux hasard: «Nous parlons ici, selon toute vraisemblance, d’un vent tourbillonnant qui a fait tourner le feu autour du bâtiment.»
Un bilan qui pourrait augmenter
La probabilité d’un tel événement est très faible. Il s’agit «d’une chance extrême» que le bâtiment ait été épargné. L’expert suppose que la maison était en pierre massive, car des matériaux facilement inflammables auraient pris feu, ne serait-ce qu’en raison de la chaleur des flammes.
Le propriétaire de la maison, Dora Atwater Millikin, et son mari, Dudley, ont déclaré dans une interview au «Los Angeles Times» qu'il s'agissait d'une maison en bois. Toutefois, le couple a procédé à quelques rénovations qui les ont peut-être protégés du feu.
Les propriétaires expliquent qu'ils ont par exemple remplacé le toit en asphalte par un toit métallique massif. Ils ont également posé des pierres autour de la maison, ce qui pourrait avoir empêché l'incendie. Et ce n'est pas tout. Le couple voulait éviter que les termites ne s'attaquent à la structure en bois de la maison. C'est pourquoi ils ont enlevé les feuilles mortes autour de leur maison.
Les rénovations ont été une chance dans leur malheur
Toutes ces mesures ont été prises par hasard par le couple. Ils n'avaient pas la protection contre l'incendie en tête. «C'est une maison 100% en bois, donc nous ne l'avons pas rendue ignifuge ou quoi que ce soit», explique Mme Atwater Millikin au journal. Leur joie d'avoir eu de la chance dans leur malheur est néanmoins limitée, car de nombreux voisins du couple sont morts dans l'incendie. «Tant de gens ont tout perdu, et nous devons veiller les uns sur les autres et tout reconstruire», dit-elle.
Jusqu'à présent, environ 110 morts ont été confirmés. Un millier de personnes sont toujours portées disparues et le ratissage de la zone sinistrée ne fait que commencer. Il faut donc s'attendre à ce que le nombre de morts augmente encore. La catastrophe est d'ores et déjà considérée comme l'un des grands incendies les plus lourds de conséquences de ces 100 dernières années aux Etats-Unis.