Le Los Angeles meurtri de Carlos (3/3)
«Notre maison était notre plus grande richesse»

Le comédien, musicien et photographe vaudois Carlos Leal vit à Los Angeles depuis une douzaine d’années. Il est allé à la rencontre et des sinistrés de l’Eaton Fire, un des grands incendies qui rongent la ville californienne. Episode 3.
Publié: 27.01.2025 à 18:21 heures
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Quand Daisy Trejo Caro liste tout ce que l'incendie lui a pris, c'est un bijou offert par son mari qui lui manque le plus.
Photo: Carlos Leal
Carlos Leal et Antoine Hürlimann
L'Illustré

Tout ce qui reste de la maison de Daisy Trejo Caro et de ses proches, c’est quelques briques noircies par la suie. La jeune femme de 31 ans qui accepte de répondre aux questions de «L'illustré», ce jeudi 16 janvier, vit depuis vingt-quatre ans dans la zone détruite par l’Eaton Fire, au nord de Los Angeles. «Notre maison, c’était notre plus grande richesse, murmure-t-elle. Mon père a travaillé si dur pour nous l’offrir... Il avait même dû vendre son camion pour y parvenir. Il a tout sacrifié pour sa famille et, aujourd’hui, il n’y a plus rien.»

Au total, sept individus, dont un bébé, vivaient dans la demeure complètement dévorée par les flammes. «Il n’y avait personne à l’intérieur quand l’incendie s’est déclaré, raconte avec émotion Daisy Trejo Caro. Nous y sommes retournés avec mon mari pour essayer de la sauver. Mon père nous a rejoints mais, malgré tous nos efforts, il n’y avait rien à faire.»

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Photos des bébés sauvées

Elle poursuit: «Mes parents ont pu emporter dans leur fuite une valise remplie de papiers importants, relate la trentenaire. Ma mère a récupéré les photos de nous quand nous étions bébés ainsi que des vidéos tournées en famille. C’est plus ou moins tout.»

Daisy Trejo Caro espère qu’un financement participatif lancé sur la plateforme GoFundMe permettra à ses parents de récolter suffisamment d’argent pour louer un appartement de repli. «Ils sont actuellement dans la petite maison de ma tante, mais ce n’est pas durable», explique-t-elle. 

Y a-t-il quelque chose qu’elle n’a pu sauver du sinistre qui lui manque particulièrement quand la nostalgie la rattrape? «Plus jeune, j’enviais certaines de mes amies qui avaient un collier agrémenté d’un pendentif à leur nom. L’année dernière, pour mon anniversaire, mon mari m’en a offert un. Je sais que ce n’est pas quelque chose de fondamental et que nous pourrons en reprendre un plus tard. Mais j’aurais vraiment aimé pouvoir le récupérer. Cela me touche beaucoup. Je m’en veux de l’avoir oublié dans la panique. Je pense à tout le travail que ce cadeau lui a coûté et cela me fait mal au cœur.»

Un article de L'illustré

Cet article a été publié initialement dans le n°04 de L'illustré, paru en kiosque le 23 janvier 2025.

Cet article a été publié initialement dans le n°04 de L'illustré, paru en kiosque le 23 janvier 2025.

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