Le Los Angeles meurtri de Carlos Leal (1/3)
«C’est beaucoup de sacrifices et de souvenirs qui ont été réduits en poussière»

Le comédien, musicien et photographe vaudois Carlos Leal vit à Los Angeles depuis une douzaine d’années. Il est allé à la rencontre des sinistrés de l’Eaton Fire, un des grands incendies qui rongent la ville californienne. Episode 1.
Publié: 25.01.2025 à 10:34 heures
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David Guitierrez et sa femme Edaena n'ont pas pu récupérer le contenu de leur coffre-fort, qui a fondu sous l'effet de la chaleur.
Photo: Carlos Leal
Carlos Leal et Antoine Hürlimann
L'Illustré

La voix douce de David Guitierrez ne suffit pas à masquer son chagrin. Autour de lui, tout, ou presque, est désolation. Accompagné de sa femme Edaena, cet habitant du nord de Los Angeles se tient devant sa maison réduite en cendres, ce jeudi 16 janvier. Une odeur de brûlé pique le nez et la gorge. «Je suis très triste parce que nous avons perdu beaucoup d’années de travail», glisse le quinquagénaire, qui vit depuis vingt-deux ans dans la zone ravagée par l’Eaton Fire, l’un des deux plus gros feux sévissant actuellement avec le Palisades Fire, plus au sud.

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Depuis des jours maintenant, les flammes dévorent en effet différents endroits de la Cité des Anges. Les autorités locales dénombrent à ce stade 27 morts et plus de 12'000 bâtiments détruits, pour un total de 275 milliards de dollars de dégâts. «C’est beaucoup de sacrifices et de souvenirs qui ont été réduits en poussière», commente David Guitierrez pour «L'illustré». 

Le Mexicain d’origine marque une pause. Il souffle: «Nous nous sommes sentis complètement impuissants face à l’incendie qui se propageait à une vitesse phénoménale à cause des vents déchaînés. Après coup, je me dis que nous aurions peut-être pu rester dans notre maison pour tenter de la sauver, comme ont choisi de le faire certains voisins. Ou au moins pour essayer de récupérer des choses. Mais bon... Nous n’avions pas ce qu’il fallait pour lutter contre les flammes et les pompiers ne savaient plus où donner de la tête, alors...» 

Reconstruire sa vie

David Guitierrez confie qu’il n’a rien eu le temps d’emporter dans sa fuite. Ni bijoux, ni vêtements. «Nous avions un coffre-fort dans lequel il y avait des documents importants et de l’argent, développe-t-il. Mais ce dernier a fondu sous l’effet de la chaleur, faisant disparaître avec lui définitivement tout ce qu’il contenait.»

Aujourd’hui, le sinistré loge chez un ami. Grâce à un partenariat entre la capitale du cinéma et Airbnb, il aura ensuite un point de chute provisoire dans lequel il pourra imaginer la suite de sa vie. «Tout est à recommencer», lâche-t-il.

Un article de L'illustré

Cet article a été publié initialement dans le n°04 de L'illustré, paru en kiosque le 23 janvier 2025.

Cet article a été publié initialement dans le n°04 de L'illustré, paru en kiosque le 23 janvier 2025.

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