Le Los Angeles meurtri de Carlos (2/3)
«Les vêtements que nous portons sont tout ce qui nous reste»

Le comédien, musicien et photographe vaudois Carlos Leal vit à Los Angeles depuis une douzaine d’années. Il est allé à la rencontre et des sinistrés de l’Eaton Fire, un des grands incendies qui rongent la ville californienne. Episode 2.
Publié: 26.01.2025 à 19:25 heures
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La famille Chan a tout perdu dans l'incendie. De g. à dr.: Martin et sa femme Rosario, leur fils Martin et leur fille Vanessa. Devant: leurs petits-fils Damien et Aaron.
Photo: Carlos Leal
Carlos Leal et Antoine Hürlimann
L'Illustré

Rosario Chan reçoit «L’illustré» devant un champ de ruines, ce jeudi 16 janvier. Sa maison s’élevait ici autrefois. Jusqu’à ce que le terrible Eaton Fire, un des deux plus puissants incendies qui ravagent actuellement différents endroits en périphérie de Los Angeles, la lui enlève.

«Nous avons été évacués à 4 h du matin, amorce la quinquagénaire. Nous avons arrosé d’eau la maison en espérant la préserver. Mais quand nous sommes revenus sur place le lendemain, nous avons compris que nous ne pouvions rien faire pour éviter le drame.» Dans les faits, la police empêchait les habitants de s’approcher des constructions. «Il y avait énormément de fumée et des boules de feu, c’était beaucoup trop dangereux de tenter quoi que ce soit», lance la mère de famille, entourée de ses proches.

Cette Latino-Américaine raconte que les vents emportaient avec eux des cendres incandescentes, ce qui créait sans cesse de nouveaux foyers. «Nos affaires sont restées dans la maison, enchaîne-t-elle. Les vêtements que nous portons sont tout ce qui nous reste.»

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Le scandale des bornes d’incendie

Rosario Chan est amère. Elle souligne une scène «indigne» d’une ville comme Los Angeles: «Alors que la maison était en feu, les pompiers étaient là, mais ils ne pouvaient rien faire! Il n’y avait pas suffisamment de pression d’eau à disposition. Avant tout cela, si vous parquiez votre véhicule devant les bornes d’incendie, vous étiez amendé, car vous devez les laisser accessibles en tout temps. Là, pour une fois qu’elles étaient nécessaires, elles ne fonctionnaient tout simplement pas.»

Ces critiques au parfum de scandale font place à une immense incertitude et donc à beaucoup d’angoisses. «Nous ne savons pas si nous serons remboursés pour notre maison, avance, inquiète, notre interlocutrice. Ici, tout le monde attend de savoir ce qu’il se passera. Il y a les questions d’assurance, mais aussi de politique. Pour l’instant, et c’est normal car nous sommes très tôt après le sinistre, nous n’avons aucune information du gouvernement ni d’aucune autorité.»

Un article de L'illustré

Cet article a été publié initialement dans le n°04 de L'illustré, paru en kiosque le 23 janvier 2025.

Cet article a été publié initialement dans le n°04 de L'illustré, paru en kiosque le 23 janvier 2025.

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