Le chef d'Etat sud-coréen lâché par son parti
«Le président Yoon a demandé l'arrestation de politiciens importants»

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol mettrait les citoyens en «grand danger» s'il n'était pas suspendu après son instauration ratée de la loi martiale, a déclaré vendredi le chef de son propre parti. Jeudi, il promettait encore de bloquer la destitution du chef d'Etat.
Publié: 06.12.2024 à 03:25 heures
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Dernière mise à jour: 06.12.2024 à 08:23 heures
Après la tentative d'instaurer la loi martiale contre l'opposition, le propre parti du président sud-coréen estime que ce dernier représente un risque pour le pays s'il reste au pouvoir (archives).
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Le maintien au pouvoir du président sud-coréen Yoon Suk Yeol fait courir un «grand danger» au pays après sa tentative d'instaurer la loi martiale, a déclaré vendredi le chef de son propre parti. Jeudi, ce dernier promettait encore de bloquer la destitution du chef d'Etat. Mais le vent semble avoir tourné.

«Si le président Yoon continue d'occuper le poste de président, il existe un risque important que des actions extrêmes similaires à la déclaration de la loi martiale soient répétées, ce qui pourrait mettre la République de Corée et ses citoyens en grand danger», a déclaré Han Dong-hoon, chef du Parti du pouvoir au peuple.

Des «preuves crédibles»

Han Dong-hoon a également déclaré qu'il avait connaissance de «preuves crédibles» que le président avait ordonné l'arrestation de dirigeants politiques importants la nuit de mardi à mercredi, où il avait déclaré la loi martiale, avant d'être forcé d'y renoncer.

«Le président Yoon Suk Yeol a demandé au chef du commandement du contre-espionnage (...) d'arrêter des politiciens importants, en les qualifiant de forces anti-étatiques, et a mobilisé les agences de renseignement» pour le faire, a-t-il déclaré lors d'une intervention télévisée.

Témoignage troublant d'un chef militaire

Ces déclarations surviennent peu après qu'un commandant des forces spéciales sud-coréennes, Kwak Jong-geun, a affirmé vendredi avoir reçu l'ordre du ministère de la Défense «de traîner dehors les membres de l'Assemblée nationale» lors de l'imposition de la loi martiale dans la nuit de mardi à mercredi.

«J'ai reçu des instructions de l'ancien ministre pour traîner dehors les membres de l'Assemblée nationale», a-t-il déclaré lors d'un entretien avec le député d'opposition Kim Byung-joo, retransmis sur YouTube.

Antony Blinken s'entretient avec son homologue

Face à cette situation, le ecrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est dit «confiant» quant à la «résilience démocratique» de la Corée du Sud, lors d'un premier entretien téléphonique avec son homologue sud-coréen depuis le coup de force du président Yoon Suk Yeol, a rapporté son porte-parole vendredi.

Antony Blinken «a parlé avec le ministre des Affaires étrangères (Cho Tae-yul, ndlr) (...) Il a salué la levée de la loi martiale, exprimé sa confiance quant à la résilience démocratique (de la Corée du Sud) et réaffirmé l'engagement sans faille des Etats-Unis dans notre alliance», a écrit sur X le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

La pression sur le président Yoon semble donc toujours plus grande. S'il ne démissionne pas d'ici là, le Parlement doit voter samedi la destitution de Yoon Suk Yeol, un scrutin dont l'issue semble désormais acquise après les propos sans équivoque du dirigeant de son propre parti.

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