L’ancien président Donald Trump a dérobé des documents secrets à la Maison Blanche. Il y a trois semaines, ceux-ci ont été retrouvés à son domicile lors d’une descente du FBI. Cette pratique est punissable et Trump fait désormais l’objet d’une enquête.
Alors que la menace de poursuites pénales à l'encontre de l'ancien président américain grandit, ses principaux alliés adoptent une attitude de plus en plus radicale. Des vagues menaces sont proférées.
Il y aura des «émeutes dans les rues»
Le sénateur républicain Lindsey Graham a déclaré à Fox News: «Après la débâcle Clinton, si Donald Trump est poursuivi au pénal pour avoir mal géré des informations classifiées, il y aura des émeutes dans les rues».
Il faisait ainsi allusion à une enquête menée contre Hillary Clinton, dans le cadre de la controverse des courriels. Le FBI avait enquêté pour savoir si la candidate à la présidence (lors des élections de 2016) avait utilisé un serveur de messagerie privé pour les communications officielles du gouvernement pendant son mandat de secrétaire d’Etat. Elle n’avait pas été condamnée. Trump en avait déjà fait tout un plat lors de sa campagne électorale et il critiquait massivement Hilary Clinton. Ses partisans affirment aujourd’hui qu’il est poursuivi plus sévèrement que son ancienne rivale.
Les critiques pleuvent contre les déclarations de Lindsey Graham. Lundi, Mary McCord, une ancienne procureure générale adjointe, a déclaré à CNN qu’il est «incroyablement irresponsable qu’un fonctionnaire élu profère des menaces de violence essentiellement voilées, simplement parce que les forces de l’ordre et le ministère de la Justice font leur travail».
Une guerre civile? Certains y croient
Lindsey Graham a également déclaré: «Les gens sont en colère, ils pourraient être violents». Selon Mary McCord, cette déclaration montre que «ce que Trump sait, et ce que Lindsey Graham sait aussi, c’est que les gens l’écoutent, se mobilisent et font quelque chose». C’est ce qui s’était passé le 6 janvier 2021 lors de l’attaque du Capitole. Neuf décès, dont des suicides, avaient été enregistrés. Trump avait avant cela demandé à ses partisans de «se battre comme des diables» pour éviter sa défaite face à Joe Biden.
Donald Trump a partagé la vidéo de Lindsey Graham en l’approuvant sur son site Truth Social. Le 19 août, Trump s’était déjà exprimé: «L’application de la loi dans notre pays est devenue celle d’une nation du tiers-monde. Je ne pense pas que les gens vont l'accepter. Entre les élections truquées, les frontières ouvertes, l’inflation, l’abandon de notre armée à l’ennemi et tant d’autres choses – combien allons-nous encore tous supporter?»
Un choix de mots qui indique vaguement une escalade. A plusieurs reprises, Trump a qualifié de corrompus les agents de force publique. Il exige que les enquêtes soient abandonnées. Selon une étude YouGov, environ 40% des Américains considèrent qu’une guerre civile est au moins quelque peu probable dans les dix prochaines années.
(Adaptation par Fanny Cheseaux)