Donald Trump vient peut-être de faire l’allusion la plus directe à ce jour sur ses ambitions de briguer un nouveau mandat à la Maison Blanche. Sur son réseau social Truth Social, l’ex-président des Etats-Unis a posté le titre d’un commentaire du célèbre «Wall Street Journal». Ce dernier annonçait: «La vengeance pour Mar-a-Lago sera brutale.»
L’autrice de ce commentaire, l’éditorialiste conservatrice Kimberley Strassel, en est convaincue: les démocrates ont instrumentalisé le ministère de la Justice et le FBI pour faire perquisitionner une propriété de l’ancien président. Une manœuvre qui risquera de se retourner contre eux lorsque les républicains contrôleront à nouveau le ministère et la police fédérale américaine.
Effets positifs pour Donald Trump
Retour sur les faits. Le 8 août dernier, la descente du FBI dans la propriété de Donald Trump à Mar-a-Lago a mis le feu aux poudres. But de l’opération policière: trouver d’éventuels documents secrets ou compromettants chez le milliardaire. Des millions d’Américains soupçonnent une motivation politique derrière cette perquisition sans précédent. Il ne s’agissait pas seulement de la toute première descente de police chez un ancien président dans l’histoire des Etats-Unis: c’était également la première opération autorisée par le procureur au domicile d’un ancien dirigeant du pays. La Maison Blanche, de son côté, nie avoir été au courant des projets du FBI.
Paradoxalement, cette descente de police inédite est plus profitable que nuisible pour Donald Trump. D’après des sondages d’opinion, l’ancien président des Etats-Unis a gagné la faveur de nombreux électeurs depuis les gros titres de la perquisition de Mar-a-Lago. Il serait actuellement nettement en tête du classement des candidats républicains pour la présidentielle de 2024. Selon «Politico», Donald Trump obtient actuellement un taux d’approbation plus de deux fois supérieur à celui du numéro deux du parti, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, crédité de seulement 17% d’adhésion.
À lire aussi
Retour de bâton défavorable pour les démocrates
Les primaires internes du parti en vue des élections au Congrès de novembre montrent également que Donald Trump a de nouveau une forte emprise au sein des républicains. L’adversaire conservatrice la plus virulente de l’ancien président, Liz Cheney, a largement perdu dans le Wyoming face à une fidèle de Donald Trump.
Dans toutes les primaires organisées jusqu’à présent pour le Sénat, sept des huit candidats proches de Donald Trump se sont également imposés! Rien ne semble s’opposer à une nouvelle candidature du milliardaire à la Maison Blanche… A moins que le FBI ne trouve des documents suffisamment compromettants à Mar-a-Lago pour condamner l’homme d’affaires.
La descente policière dans la résidence de Donald Trump pourrait opérer un retour de bâton défavorable pour les démocrates. Le «New York Post» annonce que la perquisition devrait accélérer l’annonce de la candidature du républicain pour la présidentielle de 2024: «De plus en plus de personnes demandent au président Trump d’annoncer sa candidature», cite une personne de l’entourage du milliardaire.
«Encore plus décomplexé»
Selon «Newsweek», les téléchargements de l’application Truth Social ont également fortement augmenté depuis le raid du FBI. La plate-forme en ligne est le principal porte-voix de Donald Trump, banni de Twitter où il ne manquait pas de s’exprimer.
Si l’enquête contre Donald Trump est «perçue comme une persécution politique, écrit le 'Wall Street Journal', cela pourrait lui permettre de briguer un second mandat.» Les Etats-Unis sont désormais «entrés dans la catégorie des pays dont les partis au pouvoir utilisent le pouvoir du gouvernement pour enquêter sur des rivaux politiques.» Le raid s’avère être une «étape dangereuse pour les démocrates et la République».
Donald Trump, poursuit le quotidien, «serait encore plus décomplexé en tant que 47e président qu’il ne l’était en tant que 45e». Si l’homme d’affaires fait son retour à la Maison Blanche, il pourrait considérer la descente de police chez lui comme un précédent, spéculent les médias américains. Qui devrait alors se méfier de la «vengeance brutale» soupçonnée de Donald Trump? Sûrement les anciens présidents Joe Biden et Barack Obama ainsi que son ennemie de campagne, l’ex-secrétaire d’Etat Hillary Clinton.