Ces dernières semaines, les troupes de Vladimir Poutine ne peuvent plus se targuer d'avoir remporté de grands succès sur le front. A la télévision d'Etat, le principal agitateur, Vladimir Soloviev, tente toutefois de donner une autre image. Il est convaincu de la victoire de l'armée russe. Mais cela ne suffit pas. Le propagandiste tire à balles réelles sur l'Occident, comme à son habitude.
Volodymyr Zelensky avait demandé le mois dernier la mise en place d'un tribunal spécial pour la Russie. Les responsables devraient y répondre de leurs crimes de guerre. Et cela ne convient pas du tout au propagandiste russe.
Dans l'une de ses émissions de mercredi, il menace sans détours les Allemands, les Français, les Polonais et même les Néerlandais. «Vous voulez un tribunal à La Haye? Nous vous jugerons à La Haye.»
Nuremberg, Paris et Berlin
La Cour pénale déclenche une crise de colère chez Vladimir Soloviev. «Nous irons à La Haye comme nous sommes allés à Nuremberg!»
Lors des procès de Nuremberg en 1946, des hommes politiques, des militaires et des fonctionnaires nazis allemands ont été tenus responsables de leurs crimes pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur les 24 accusés, douze ont été condamnés à mort, sept à des peines de prison et trois ont été acquittés.
Le propagandiste, qui se fait régulièrement remarquer depuis des mois par des menaces extrêmement crues et des déclarations bizarres, entre véritablement en fureur. «Nous reviendrons à Paris, comme au XIXe siècle. Et nous reviendrons à Berlin, comme au XXe siècle», martèle-t-il.
«Une guerre dure s'annonce»
Le propagandiste de Poutine assure que la guerre ne prendra pas bientôt fin. «Il n'y a pas le moindre doute qu'une guerre dure nous attend. Et elle ne se terminera pas rapidement.» La Russie en souffrira également, a-t-il ajouté.
«Est-ce que nous allons avoir la vie dure? Assurément! Y aura-t-il des attaques contre nos villes? Oui! Des sanctions supplémentaires seront-elles introduites contre nous? Oui!» Mais les Russes sont forts et résisteront à cela, a-t-il ajouté.
Ce n'est pas la première fois que Vladimir Soloviev parle de la Cour pénale. Il y a quelques semaines, il a déclaré dans son talk-show: «Si nous perdons, il n'y aura pas de La Haye. Le monde sera réduit en cendres.»